Ils sont venus de plusieurs secteurs du Grand Ouest. Lundi 19 juin, des agriculteurs, des concessionnaires et des entrepreneurs de travaux agricoles avaient organisé une manifestation spontanée à Noëllet pour alerter les pouvoirs publics et faire part de leur colère après plusieurs vols commis dans des exploitations. Certains venaient du Morbihan, de l'Orne, du Calvados, de la Manche et du Sud-Mayenne. Ils étaient plus d'une centaine.
Si plusieurs enquêtes sont en cours pour chercher à confondre les auteurs des faits, ces exploitants agricoles en colère se sont déplacés dans ce village, situé entre Segré et Pouancé, car ils rendaient responsable, sans fondement juridique, des ressortissants roumains qui vivent dans un ensemble de bâtiments.
Compte tenu du possible trouble à l'ordre public, les gendarmes de la communauté de brigades de Segré, avec les membres du peloton de surveillance et d'intervention de la gendarmerie, étaient présents sur place pour empêcher tout débordement et éviter que les agriculteurs ne se fassent justice par eux-mêmes.
Un ras-le-bol
Si la situation n'a, fort heureusement, pas dégénéré, la colère des agriculteurs était bien visible.
Jérôme Coulon était venu de Bouère, dans le Sud-Mayenne, avec son associé, Jean-Louis Mary. « Beaucoup de personnes sont multivisitées avec des vols de consoles, de GPS, de carburant et de matériel dans les ateliers. Les tracteurs ne peuvent plus démarrer car le GPS et l'écran font partie intégrante de la machine », déplorent-ils.
Plusieurs manifestants évoquaient des vols récents chez eux, comme Bertrand Delanoë, au Tremblay, qui a vu son atelier vidé pour un préjudice estimé à 5 000 €, ou Dominique Tenailleau, du Bourg-d'Iré, à qui un canon à gaz tout neuf a été dérobé.
À cela, s'ajoutent des conséquences sur leurs contrats d'assurance, qui évoluent en leur défaveur à cause d'un risque important de vols.
Lancée sur un réseau social, cette manifestation se basait sur des faits de vols antérieurs. À l'époque, certains objets avaient été retrouvés dans le secteur du Pouancéen.
Selon Mathieu Ghislain, délégué régional des entrepreneurs des territoires des Pays de Loire, « les manifestants veulent exprimer leur ras-le-bol, ils sont excédés ».
Les discussions entre les manifestants et les gendarmes ont duré deux heures, avec des officiers de la gendarmerie essayant de calmer et de raisonner cette foule en colère. Les gendarmes ont notamment expliqué qu'ils ne pouvaient pas intervenir sans un cadre juridique et sans preuves. Le procureur de la République d'Angers, Éric Brouillard, s'est déplacé.
Des perquisitions
À la demande du magistrat, les gendarmes de Segré ont procédé à des vérifications dans le bâtiment visé par les manifestants. Aucune preuve des vols n'a été trouvée.
Si les perquisitions n'ont rien donné, plusieurs enquêtes sont en cours concernant plusieurs vols, dont de nombreux GPS agricoles. Le préjudice peut très vite s'avérer important, un GPS pouvant atteindre une valeur d'environ 10 000 €.
En attendant que ces enquêtes aboutissent, les gendarmes conseillent aux agriculteurs de mettre en place tout dispositif pour freiner l'action des cambrioleurs, comme des caméras. Ces dernières peuvent aider considérablement les enquêteurs.
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