Les épisodes de canicule et les risques de sécheresse à répétition les obligent à changer leurs pratiques. À la mi-juillet 2023, alors que les feux d'espaces naturels se multiplient en Mayenne, comment les soldats du feu adaptent-ils leurs pratiques ?
Le capitaine Xavier Dufour, chef du centre d'incendie et de secours de Château-Gontier, note que les feux de forêt deviennent plus courants.
« On se prépare pour l'été tout au long de l'année, avec les formations aux feux de forêt. Avant, on n'avait pas du tout cette spécialité dans le département, étant donné que nous y étions peu confrontés. Or on sait bien que ce risque va s'amplifier et que les années à venir vont être plus chaudes. C'est une nouvelle culture opérationnelle à développer dans les départements situés au-dessus de la Loire. »
Du matériel adapté
Cette « nouvelle culture opérationnelle » se voit à plusieurs niveaux. Le matériel des pompiers doit la prendre en compte, notamment en ce qui concerne les véhicules.
« On va faire l'acquisition d'un camion-citerne feu de forêt, un CCFF dans le jargon des pompiers. Il est fait spécifiquement pour ce risque. Il permet, grâce à son côté tout-terrain, d'aller dans les sous-bois et dispose d'une autoprotection avec des petits jets d'eau qui peuvent protéger le véhicule. Il dispose d'environ 500 litres d'autonomie pour ces jets d'eau », explique Xavier Dufour.
Le département de la Mayenne comptait six véhicules de ce type. Leur nombre devrait doubler dans les années à venir. « Cela représente de 500 000 à 600 000 € par camion. Ce sont des montants conséquents. »
Autre aspect, la ressource en eau, plus rare, suppose d'en faire un usage mesuré même en cas d'urgence face à un incendie. « Des études sont en cours pour nous équiper de lances diphasiques, qui permettent d'utiliser huit à dix fois moins d'eau. Sur toutes les interventions d'une saison estivale, ça fait des économies énormes. »
Associer le public à prévenir les incendies
Le dernier point sur lequel les pompiers entendent agir concerne le grand public. Ils veulent le sensibiliser au maximum sur l'attitude à adopter pour limiter les risques d'incendie.
Pour le capitaine des pompiers, cet aspect est primordial : « On sait que la plupart des incendies sont d'origine humaine. Il faut que le public soit sensibilisé au débroussaillage des haies et arbres. Le but est de débroussailler pour ne pas que le feu puisse toucher la maison. Il faut aussi sensibiliser à ne pas jeter des mégots de cigarettes ou à ne pas faire de barbecues sauvages en pleine nature. Chaque citoyen doit faire attention à éviter toute ignition. »
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