Alors que, dans le château de la Montchevaleraie, figurent des portraits de la royauté, ou encore un drapeau "Vive le roi", la Révolution française a fait son entrée dans le chenil.
"Cette partie n'était pas visitée. On y mettait les chiens à l'intérieur. C'était tout sale. J'ai tout nettoyé dedans", explique Christian Boulmant-Nomballais, le propriétaire du château.
Il y a installé sa toute dernière acquisition, qui vient s'ajouter à sa grande collection privée du 18e siècle.
"C'est un lit de l'époque révolutionnaire, avec ses bonnets phrygiens et ses colonnes de bambou qui sont reliées par des cordons. Ici, vous avez les cocardes tricolores qui sont taillées dans la masse."
Une pièce unique
Les objets de la Révolution française sont extrêmement rares.
"Cette période n'a pas duré longtemps : de 1789 à 1795. Ils ont ensuite dû être démontés et planqués quand le Directoire est revenu, l'Empire arrivait juste derrière en 1804 donc il fallait retirer ce genre de choses pour éviter que ce ne soit détruit. Puis, les gens les ont oubliés dans des greniers."
Et d'ajouter : "Ce sont des objets très historiques, qu'on trouve très peu. Autant des lits à baldaquin, on en trouve partout, mais un lit révolutionnaire, c'est plus compliqué."
Christian Boulmant-Nomballais est donc encore plus fier de sa trouvaille, réalisée grâce à son réseau et ses connaissances.
"Les pièces un peu originales ne sont pas faciles à trouver. Celle-ci, c'est un copain qui est antiquaire qui l'a vue chez lui. Il l'avait récupérée d'une collection que les gens gardaient précieusement et ils me l'ont cédée."
Et de poursuivre : "La dernière chose qui s'est vendue, c'était en 1977, une petite chaise empaillée avec les pieds dans cet esprit-là et l'assise bleu blanc rouge." Mais, un lit, "jamais" à sa connaissance.
Un lit parisien
"Son histoire ? Il n'y en a pas, parce que ces lits étaient faits pour des privés. Ça allait dans des chambres."
Le propriétaire s'est tout de même un peu renseigné sur le lit qu'il a acheté afin de pouvoir le présenter aux visiteurs du château.
"Il n'y a pas de marque mais on sait que c'est un travail parisien. C'est presque certain, d'autant plus que la Révolution s'est faite à Paris."
Concernant qui dormait dedans, Christian Boulmant-Nomballais a fait quelques déductions. "C'était fait plutôt pour quelqu'un d'important de la Révolution. Un petit ouvrier n'allait pas se mettre un lit comme ça, il fallait déjà le faire. C'était un républicain qui voulait montrer qu'il était républicain."
Et de plaisanter : "Je ne me verrais pas dormir dans un lit comme ça. Peut-être que la personne a égorgé ou fait égorger du monde. On ne sait pas qui c'est."
Pratique : Visites guidées les dimanches après midi, toutes les heures de 14 h 15 à 17 h 15 du 1er mai au 30 septembre.
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