Si le sujet avait été débattu en séance privée juste avant la séance publique du 28 juin, le conseiller municipal, Dominique Faure, a souhaité revenir sur le cas de l'employée de la cantine scolaire de Challain-la-Potherie, Mélanie Sarpedon, qui s'est vu remettre en mains propres et sans aucun préavis, le 9 juin 2023, un arrêté de suspension de contrat de travail. Ce document lui indique : "Considérant que des faits graves, compromettant gravement les relations de confiance qui doivent exister entre la commune et l'agent sont reprochés à Madame Sarpedon, il apparaît nécessaire, dans l'intérêt du service, d'écarter temporairement l'intéressée du service."
Les explications de la cantinière
Mélanie Sarpedon, jointe au téléphone le 10 juillet, a indiqué les reproches qui lui sont opposés. Elle a fait parvenir à chaque élu un courrier explicatif.
"Mon poste à la cantine s'exerçait sans pause déjeuner. J'avais pourtant droit à un repas. Le repas, que je ne prenais pas, je le donnais à ma fille, inscrite à la cantine. La commune ne percevant plus de paiement de notre part a estimé que j'avais escroqué la mairie. Alors qu'à deux reprises j'ai tenté de discuter du sujet avec le maire via la secrétaire. Il a botté en touche", déplore l'employée.
Si Mélanie Sarpedon ne nie pas les faits, elle conteste la méthode. " Depuis janvier, il a été calculé que je devais 42 repas à 3,95 €. Je n'ai jamais eu l'intention d'escroquer la mairie. Et nous sommes tout à fait prêts à payer la somme et régulariser la situation."
Mélanie Sarpedon a argumenté que "la suspension lui a été remise sans entretien préalable ".
Elle ajoute qu'elle a signé son contrat, un CDI, lors d'une pause-café, qu'aucune fiche de définition de poste ne lui a été remise, qu'aucun entretien annuel n'a été fait, et qu'elle n'a eu droit à aucune formation, pourtant nécessaire dans une cantine. Mélanie Sarpedon attend un courrier du maire. Sera-t-elle réintégrée si elle paie ce qu'elle doit ? Sera-t-elle licenciée ?
La commune porte plainte
Avec l'appui des parents d'élèves, elle veut remettre au maire une pétition.
Selon nos informations, deux plaintes ont été déposées par la commune. Une pour abus de confiance, l'autre pour agression sur personne ayant autorité.
Yohann, le mari de Mélanie Sarpedon, a voulu savoir auprès du maire les raisons de cette suspension. "Mon mari est agent de sécurité. Mais il ne l'a pas agressé physiquement", assure-t-elle. De son côté, Dominique Faure a regretté publiquement la méthode du maire. Selon lui, "la présomption d'innocence n'a pas été respectée, avant même que le préjudice soit estimé. La méthode est disproportionnée."
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