Jeune retraité de la Légion étrangère, Émile Lardeux était de passage dans sa région natale. « On avait une réunion de famille avec ma mère, qui habite toujours ici », explique-t-il.
Et de revenir sur sa jeunesse : « Je suis natif de Châtelais, à côté de Segré. Mon grand-père paternel était le boulanger du village. Il était l'organiste de la paroisse et il dirigeait l'Harmonie de Châtelais. Mon grand-père maternel était professeur de musique à Craon. »
À l'Harmonie de Châtelais
La musique a accompagné Émile Lardeux toute son enfance. « J'ai commencé à l'Harmonie de Châtelais dès l'âge de 8 ou 9 ans. J'ai fait le conservatoire à Angers. J'étais organiste à l'église de la Madeleine, à Segré. »
Cette passion s'est par la suite couplée avec son goût pour l'armée. « Mon père parlait toujours de son service militaire à la musique d'Angers. Ça m'avait marqué. Je suis parti faire mon service militaire à la musique de Rennes. »
Et d'ajouter : « Ça m'a permis de lier ma passion musicale et mon métier. Pour moi ça n'a jamais été une contrainte. J'ai jamais eu l'impression d'aller bosser à l'usine. »
Il a par la suite passé le concours de sous-chef de musique puis de chef de musique.
« En 1988, après le concours, j'ai été affecté à Clermont-Ferrand au 92e RI pendant sept ans. Ensuite trois ans à Dijon au 27e RI puis je suis revenu à Rennes pendant dix ans. Enfin, en 2008, la Légion étrangère m'a recruté pour une durée de quinze ans. Ce sont mes quinze plus belles années. »
Il se souvient des voyages effectués. « On est allés à Moscou, au Chili, au Québec, Mexico, etc. J'ai aussi serré la main de la reine d'Angleterre. »
Et de nombreux concerts partout en France. « J'ai terminé en beauté puisque, le 18 juin, la musique de la Légion étrangère a fait un concert à l'Olympia, à Paris. On est la seule musique militaire à l'avoir fait. »
De la musique classique mais pas que... « On chante une version du Boudin en rap. "Tiens, tiens voilà du boudin. Salut mon frère !" Au début, il y avait les Anciens qui disaient que c'était un sacrilège de toucher aux paroles du Boudin. Et maintenant, finalement, ils disent que c'est pas mal », s'en amuse Émile Lardeux.
Des distinctions
C'est également un disque d'or chez Deutsche Grammophon, en musique classique, obtenu en 2013. « Le disque était mis en vente le 30 avril et, le 14 juillet, on me remettait le disque d'or pour 50 000 CD vendus. »
D'un point de vue humain, il avait une grande attache pour ceux qu'il appelle affectueusement « ses gars ». « Mes musiciens étrangers avaient entendu parler du Mont-Saint-Michel. On y a joué, on est monté tout là-haut. Pour mes gars, ce sont des souvenirs extraordinaires. » Et de poursuivre : « Je suis admiratif. Ils ont quitté leur pays, leur famille, leurs racines pour s'engager et servir la France. »
Mais c'est fini pour Émile Lardeux, qui va pouvoir profiter de sa retraite sous le soleil d'Aubagne. « Ma carrière s'est achevée après le dernier 14-Juillet. Ces défilés sont mes plus beaux souvenirs. Même si c'est tous les ans la même chose, descendre les Champs-Élysées, c'est toujours une grande émotion. »
Un moment forcément encore plus émouvant cette année pour celui qui a fait seize défilés du 14-Juillet. « Le 13 juillet, j'ai reçu la Légion d'honneur, donc le 14 juillet, j'ai défilé avec. Je suis atteint par la limite d'âge donc je suis en retraite depuis le 25 juillet. »
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.