Georges Fouassier, l'historien local à Ménil, est féru de ventes aux enchères en ligne. « Il y a vingt ans, alors que ma femme faisait des recherches généalogiques sur sa famille, j'achetais deux tomes de La Maison rustique écrits par le sieur Liger au 18e siècle, afin d'étayer les données collectées par mon épouse. »
Douze rééditions
L'auteur Louis Liger, agronome de son état, proposait à ses lecteurs les mille et une manières d'obtenir « le meilleur dans son cadre de vie, le plus beau, le plus rentable, le plus fonctionnel, bref, la recherche de la perfection », ou l'art de la table et de la décoration d'intérieur comme on l'entend aujourd'hui. La Nouvelle maison rustique, un ouvrage considérable de 1 200 pages illustrées consacré à la bonne tenue de la maison, mais pas seulement, puisque « les conseils prodigués couvraient tout autant son environnement : le jardin, le poulailler, l'écurie, le verger, les bois et les champs, les étangs, les ruches, etc. », et s'adressaient avant tout aux familles aisées, les pauvres ne sachant pas lire, ou rarement. « Imprimé en 1701, l'ouvrage, complet, précurseur de l'encyclopédie, sera réédité à douze reprises jusqu'en 1804. On en trouve encore en vente sur Internet. »
« Dans le premier tome, un paragraphe évoque les cires de Château-Gontier. » Le chapitre rappelle que ce matériau servait à s'éclairer. Les pauvres se contentaient de bougies à base de suif. Dans les châteaux et demeures bourgeoises, on était plutôt friand de la cire blanche de Château-Gontier, pour éclairer et orner tables et cheminées, hôtels particuliers, cathédrales ou églises.
Grâce aux abeilles
Issue du travail des abeilles, après une longue préparation en chaudrons et à températures bien définies, la cire devenait parfaitement blanche, à tel point même que « les cires de Château-Gontier étaient réputées pour être les plus blanches du royaume. Au 18e siècle, tenez-vous bien, c'est à Château-Gontier que l'on réalisait les plus belles cires, devant Angers, Le Mans, la Hollande », s'étonne Georges Fouassier.
Cette facette de l'histoire, insoupçonnée, fera l'objet d'une publication dans l'ouvrage Graines d'histoire de l'association Présence du Haut-Anjou, en novembre. « C'était un sujet méconnu. Et on peut en déduire qu'il devait y avoir beaucoup de ruchers à Château-Gontier, à l'époque, pour fabriquer les fameuses cires blanches. »
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