À cause des cyanobactéries qui se développent quand il fait chaud, des précautions sont à respecter sur la rivière suivant les prescriptions de la préfecture de la Mayenne, qui supervise la surveillance sanitaire : consommer du poisson de pêche est déconseillé ; l'activité pêche reste possible mais il faut rincer soigneusement son matériel. Les float tubes étaient interdits.
Les manifestations sportives aussi, sauf analyse contraire < 0,3 μg/l de l'organisateur. Les activités nautiques avec risque de chute sont prohibées, les autres, encadrées ou par des sportifs de haut niveau étaient autorisées.
L'interdiction est levée sur le secteur de Château-Gontier-sur-Mayenne.
Ne pas affoler
Pendant une semaine, pas d'aviron en skiff, pas de paddle, pas de kayak en pratique libre, ni de ski nautique sur la rivière à Château-Gontier, au grand dam des responsables des clubs. « On est à l'arrêt », indiquait Marie-Noëlle Sourty, du ski nautique, le 2 août, démunie contre « cette décision ».
Christian Laigle, président du club de canoë-kayak Canotika, était sur la même longueur d'onde : « Il ne faut pas confondre eau de baignade et activité nautique. Je veux bien qu'il y ait des tests, mais qu'ils soient équitables. » La baignade est interdite, « mais pourquoi interdire le canoë ou le kayak, ce n'est pas pareil ». Il a ajouté : « Cela fait vingt ans que je loue des kayaks, l'été, et qu'on a des cyanobactéries. On a toujours su gérer le problème. Il était logique de suspendre l'épreuve de natation du triathlon, mais pas d'interdire le paddle ou le kayak. Qu'on fasse confiance aux gens de terrain. Ce n'est pas parce qu'il y a un test qu'il faut déclarer une alerte. Il ne faut pas affoler les gens. »
Robert Daniel, président de la Fédération de pêche en Mayenne confiait : « C'est vrai que l'interdiction du float tube, c'est embêtant pour les pêcheurs, certains ne se déplacent même plus, par peur d'attraper une maladie. » Le président de la pêche complète : « On ne peut pas vraiment profiter de la pêche, même si la pratique est encore autorisée. Il faut nettoyer tout notre matériel et ne pas ramener le poisson car il n'est pas consommable. Ferrer du poisson et ne pas le manger ça ne nous ressemble pas trop. La semaine passée, il a plu 115 mm d'eau, alors on espère que ça fera passer les cyanobactéries. »
Des tests
L'arrêté de la préfecture de la Mayenne courait jusqu'au 15 septembre. « On aimerait que ça passe plus vite », avouait Christian Laigle, le 7 août. Sur la Mayenne, dans le département voisin du Maine-et-Loire, aucun arrêté préfectoral n'a été pris. Chaque semaine, les communes de Château-Gontier-sur-Mayenne et Mayenne, en phase d'expérimentation, prélèvent de l'eau dans la rivière.
La reprise
La direction départementale des territoires leur a remis un kit d'analyses qui leur permet d'envoyer ensuite les résultats à la direction départementale des territoires et à l'Agence régionale de santé. Suivant le taux de toxicité, les activités nautiques sont interdites ou pas, ou partiellement.
« Le 4 août, ont été effectués deux tests qui ont montré qu'on était en deçà de l'obligation de contraindre », explique Vincent Saulnier, maire délégué de Château-Gontier. « L'activité nautique relevant de la police du maire, une reprise partielle des activités a eu lieu le 6 août. Deux tests complémentaires ont été réalisés, le 8 août, confirmant un retour à zéro. L'ARS les a validés », ajoutait l'élu.
Mercredi 9 août, la préfecture de la Mayenne a levé l'alerte de niveau 1 de l'écluse de La Roche du Maine jusqu'à la limite du Maine-et-Loire. La vigilance reste de mise. La baignade est interdite et la consommation de poisson déconseillée. Les activités nautiques peuvent reprendre mais celles avec risque de chute ou de contact important avec l'eau sont déconseillées dans les zones d'accumulation, de dépôts et de mousses. Les manifestations sportives sont autorisées sauf analyses contraires. En amont de La Roche, l'alerte est maintenue jusqu'au barrage de Saint-Fraimbault.
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