Âgé de 77 ans, Émile Barais réalisait un saut en tandem de 6 000 mètres dans le ciel lavallois, mardi 17 juin 2003, il y a déjà 20 ans. C'était une première mondiale.
« Normalement, à Laval, on saute à 4 200 - 4 400 mètres, confiait Michel Bléreau, trésorier du club. On a été obligé de demander l'autorisation à Brest qui contrôle le trafic aérien sur le Grand Ouest. »
Une chute libre à 6 000 m à 77 ans
Une fois prêts, Émile Barais et Gilbert Lebossé, directeur technique et moniteur tandem du club, s'étaient jetés dans le vide pour une chute libre qui avait duré 86 secondes à une vitesse de 140 km/h.
« J'ai eu le temps de tout voir. Ça m'a un peu sifflé aux oreilles, mais on n'a pas l'impression d'aller aussi vite », commentait Émile Barais à l'atterrissage.
Il était émerveillé comme s'il s'agissait de son baptême de parachute. Mais, Émile Barais n'en était pas à son coup d'essai. Il avait déjà un millier de sauts à son actif. Ancien parachutiste militaire, il avait breveté des gens de toute nationalité pendant les campagnes militaires.
« Vers 75 ans, je me suis dit qu'il fallait que je trouve quelque chose à faire pour tuer le temps », expliquait Émile Barais dans nos colonnes. C'est comme ça qu'il s'était mis aux compétitions en tandem. Et d'ajouter : « J'ai toujours aimé le saut en parachute et cela depuis l'armée. »
Rien ne l'arrêtait ! À 77 ans, ce saut à 6 000 mètres aurait pu être son dernier saut, sauf qu'il en voulait encore. « Je vous donne rendez-vous dans trois ans. Car je fêterai mes 80 printemps en bas du harnais ! », déclarait Émile Barais. Et ce n'était pas une parole en l'air sous le coup de l'excitation.
Pour ses 80 ans, il avait tenu promesse. Le 13 septembre 2006, une nouvelle fois à Laval, Émile Barais tombait de plus de 6 400 mètres au-dessus du sol à la vitesse vertigineuse de 361 km/h.
Ce n'était rien d'autre que le record du monde de vitesse en chute libre en parachute. « C'était un homme de défi », déclarait son fils, Jacky.
Un dernier saut à 86 ans
Son dernier saut en parachute remonte à 2013, alors qu'il avait déjà 86 ans. C'était à La Prévière. Mais, s'il avait pu continuer, il l'aurait fait.
Ce n'était pas son âge qui l'arrêtait. L'envie de sauter était toujours là.
« Il avait un rendez-vous de pris chez le cardiologue pour passer des tests en vue de refaire un saut », révélait Jacky Barais, après le décès de son père.
Le 28 mai 2017, le grand parachutiste qu'il était, sera fait chevalier de la Légion d'honneur, un an avant sa mort, le 7 avril 2018, à l'âge de 91 ans.
Le Graal pour celui qui détenait de multiples récompenses militaires comme la médaille de reconnaissance de la Nation ou la Croix du combattant.
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