Mis à part les passionnés d'histoire locale, qui connaît Tancrède Abraham à Château-Gontier ? Né en 1836 à Vitré, il est mort en 1895 à Paris. L'artiste a consacré à l'Anjou une part importante de sa vie, de son talent et les principales productions de son œuvre gravée. Il a été, à Paris, élève de l'atelier Cogniet, puis de Noël et de Nazon. Il remporte son premier succès public avec une eau-forte représentant les bords de l'Oudon (1863). Membre de la Société des aquafortistes dès 1862, il collabore ensuite à L'Illustration nouvelle et à la Gazette des Beaux-Arts, où il publie des études d'art. « Il expose régulièrement à Paris et en province, mais vient souvent à Château-Gontier, où il habitait rue Volney, près de l'église Saint-Rémi », déclare Georges Fouassier, le collectionneur d'eaux-fortes à Ménil.
Une centaine d'eaux-fortes
Son père était conservateur des hypothèques, arrivé à Château-Gontier en 1849. Il organise et dirige le musée de cette ville et sa bibliothèque de 1886 à sa mort. Ses toiles sont aux musées d'Angers, Laval, Rennes et Château-Gontier. Ses eaux-fortes - beaucoup de paysages - sont influencées parfois par la période romantique. L'historien local, collectionneur d'art, Georges Fouassier en possède une centaine, soit la moitié de ses créations. « Je les ai acquises en 2021 et en 2022 lors de ventes aux enchères à Angers et à Laval », explique le Ménilois, qui détient la première œuvre, La Cavalcade (1860), et l'eau-forte des bords de l'Oudon.
Tancrède Abraham exposera aux Salons. « À la fin de sa vie, il vécut douloureusement d'une trahison d'amitié. Le musée de Château-Gontier a un portrait de lui. » Un boulevard porte son nom près de l'école Jean-de-La Fontaine. Une rétrospective sur la vie et l'œuvre de l'artiste pourrait voir le jour d'ici à deux ans.
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