« Il a fallu faire accepter le projet. Il y avait ceux qui étaient pour mais loin de chez eux, et ceux qui étaient contre d'office. Désormais c'est chose faite, on s'est projetés et voilà le résultat. » Comme un « ouf » de soulagement, Hervé Colas, président d'Oudon Biogaz, salue ses équipes qui ont lancé l'unité de méthanisation jeudi 10 août.
Motivations multiples
Ce ne sont pas moins de 70 exploitants agricoles du Pays de Craon qui ont mutualisé leurs moyens pour porter ce projet, dont le coût global est de 26 millions d'euros. Dossiers à la main, Damien Salmon, directeur général, rappelle : « Les exploitants associés l'ont porté à hauteur de 82 %. Il fallait y croire, en 2011, parce que pour les études de faisabilité c'était déjà 80 000 €. Les motivations des exploitants étaient multiples : l'aspect énergie renouvelable pour certains, la gestion des effluents pour d'autres. Il y a toutes tailles d'exploitations, toutes manières de procéder, de l'intensif comme de l'extensif. » Il a fallu faire face aux oppositions aussi, à plusieurs reprises.
Deux lignes de traitement
Afin que l'unité de méthanisation puisse répondre aux besoins de ces exploitants divers, deux lignes de conditionnement sont en fonctionnement « de manière ininterrompue ». La première est destinée au traitement pour l'agriculture conventionnelle, ce qui représente 60 %, la seconde est certifiée bio, 40 %. « L'objectif est de produire l'équivalent de la consommation électrique de 20 000 habitants, chauffage compris. Cela correspond au contenu énergétique de 660 litres d'essence produits à l'heure, par exemple », détaille Damien Salmon. Pour cela, neuf salariés ont déjà été employés. La flotte, composée de quatre camions roulant au biogaz, dont deux citernes, ira directement chez les exploitants chercher 140 000 tonnes de lisier, fumier et ensilage de couverts végétaux pour les traiter et les transformer en gaz.
« Les grands groupes de l'énergie se sont approchés de nous, une fois le projet concrétisé. Mais nous, si on a porté ça à bout de bras jusqu'ici, c'est pour les générations futures ! » défend fermement Hervé Colas.
Dans cette lancée, le groupe a fait installer des panneaux photovoltaïques qui seront mis en route courant septembre. Il fait aussi le pari, pour les mois à venir, de la liquéfaction de CO2, pour « le récupérer en fin de parcours ». Il sera liquéfié, stocké, et transporté afin d'être valorisé pour des « clients dans l'industrie de la région ».
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