Clairement posé depuis un an, le problème est insoluble. Le gouvernement, qui ne dispose pas de la majorité absolue à l'Assemblée nationale, risque le désaveu à chaque texte important. Emmanuel Macron, qui pense et agit comme s'il était le Premier ministre, est confronté à un blocage dont il ne pourrait sortir que par la dissolution. Mais cette décision provoquerait probablement la victoire des droites et la mise hors jeu du président de la République...
D'où l'idée de sortir par le haut du blocage institutionnel. Tel est l'objectif de " l'initiative politique d'ampleur " qui s'est traduite, le 30 août, par la réunion autour d'Emmanuel Macron de tous les chefs de partis représentés au Parlement. Il s'agissait de trouver un consensus sur quelques projets d'intérêt général mais les douze heures de discussion se sont conclues par un échec attendu - les points de vue de la majorité et des oppositions étant inconciliables.
Demeure l'idée du référendum, que le président de la République a évoquée à plusieurs reprises. Là encore, il s'agirait de trouver un thème consensuel pour susciter une large adhésion populaire mais, pour le moment, on piétine. Le 30 août, les représentants de la gauche ont demandé un référendum sur les retraites - dont l'Élysée ne veut pas entendre parler - et l'opposition de droite continue de faire campagne pour un référendum sur l'immigration qui se heurterait à la censure du Conseil constitutionnel.
Pour tenter d'échapper à ce nouveau type de blocage, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a lancé l'idée d'un " préférendum ". Selon ce nouveau " concept ", les Français seraient appelés à voter sur plusieurs questions au cours d'un même vote. Cette procédure astucieuse se heurte à de gros obstacles juridiques et pratiques : toute question posée par référendum doit faire référence à un projet de loi et il n'est pas possible de voter sur plusieurs questions en une seule fois. Si les votes ont lieu le même jour, il faudrait prévoir plusieurs urnes...
Olivier Véran, qui semble confondre le sondage et le référendum, a déclaré que ce " préférendum " n'est pas " ce qui est sur la table, mais aucune porte n'est fermée ". Le porte-parole du gouvernement aurait-il parlé pour ne rien dire ?
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