Voilà une spécialité brevetée, depuis 1985, qui ravira les habitants de Craon et des environs : le crottin craonnais. « J'en mangeais quand j'étais enfant. À 13 ans, j'allais à la boulangerie Michel Heinry, chocolatier pâtissier réputé, rue de la Libération. Je revois encore la vitrine pleine de gâteaux », se souvient Fabrice Sorin, gérant de l'épicerie située 20, boulevard Bodinier.
Le crottin, une longue histoire
« Michel Heinry participait à de nombreux concours, avec des Meilleurs ouvriers de France. Un jour, il a eu l'idée de créer un pur produit local. Il l'a appelé le crottin craonnais, clin d'œil aux courses à Craon. C'était osé. Mais rien à voir avec le crottin de Chavignol dans le Berry », lâche Fabrice. La recette artisanale est brevetée depuis trente-huit ans, déclarée à l'Institut national de la propriété industrielle. « Elle n'a pas évolué depuis cette date », déclare Anne-Marie Sorin. Sans la dévoiler, Fabrice et Anne-Marie laissent entendre que « c'est une boule de praliné additionnée d'une crêpe dentelle enrobée de chocolat de six à huit grammes, l'équivalent d'une bouchée ». Le procédé de fabrication reste le même.
Dans les années 2010, le couple de boulangers M. et Mme Fillon a pris la suite de M. Heinry, puis la boulangerie de M. et Mme Leroux, qui sont restés sept ans à Craon. Les charges énergétiques auront eu raison de cette boulangerie, qui a fermé le 1er janvier 2023. Le crottin allait-il pour autant tomber aux oubliettes ? Que nenni. « Fin juin, une cliente du magasin nous a dit que le brevet était à vendre. On l'a donc acheté sans hésiter, et l'enrobeuse avec », indique le couple Sorin. À côté d'autres spécialités, à l'épicerie fine, comme la tourte mayennaise - une création de Fabrice de 2014 -, trônent désormais dans les rayons des sachets de crottins de 100 g vendus 7,50 € et des boîtes de 500 g.
La gastronomie, une passion
Après un CAP-BEP cuisine à la Maison familiale rurale à Craon, Fabrice Sorin s'est formé en pâtisserie à Paris. Lui et sa femme, Anne-Marie, sommelière diplômée, ouvrent leur restaurant à Vannes. Ils envisagent de s'installer dans la région, mais décident, finalement, de revenir sur leur terre natale. Fabrice est originaire de Craon et Anne-Marie de Bouchamps-lès-Craon. Au Mûrier, ils sont aux commandes du restaurant 4 épices, de 2005 à 2015.
« Lorsque les gens vous ont connus en tant que restaurateurs », il était plus facile d'ouvrir une épicerie fine. Ainsi naît Verres et papilles, en 2008. Le couple vend des bocaux maison à emporter, « on était les premiers ». Le crottin, lui, sera également en vente à la Chouette cabane et à la ferme du Pressoir. Une nouvelle vie commence.
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