Odette Gruau était agricultrice à Brissarthe, dans le Maine-et-Loire.
Elle élevait des pigeons et entretenait 35 ha.
Odette Gruau a été frappée par trois cancers : en 1999 (cancer du sein), en 2009 (cancer de l'utérus), et un troisième en 2019 (une tumeur cancéreuse cérébrale : glioblastome).
Odette est décédée le 17 juin 2020.
Les pesticides visés
Son mari, Jean-Louis Emeriau, soutenu par le collectif de soutien aux victimes des pesticides de l'Ouest, se battent depuis des années pour faire reconnaître ses cancers comme maladie professionnelle.
Ils pointent l'utilisation des pesticides comme cause des cancers d'Odette.
Michel Besnard, le président de l'association, nous avait indiqué en 2021, à Miré (là où habite Jean-Louis Emeriau) que la maladie d'Odette ne rentrait pas dans le tableau des maladies professionnelles.
Les deux hommes ne se battaient pas vraiment pour obtenir la rente qui aurait pu en découler, mais surtout pour continuer le combat qu'avait entamé Odette pour faire reconnaître ses maladies comme professionnelles.
Elle avait déposé en mars 2020, auprès de la Mutualité sociale agricole, un dossier de demande de reconnaissance en maladie professionnelle.
Demande rejetée. Idem pour le premier comité de reconnaissance en maladie professionnelle.
Radiothérapies
Le dossier passe alors devant un deuxième comité.
"La raison invoquée par le second comité de reconnaissance en maladie professionnelle (CRMP) nous a particulièrement choqués", explique Denis Benoît, référent pour l'Ouest auprès du collectif : "Le lien direct et essentiel avec les pesticides ne peut être retenu parce que la tumeur aurait pu aussi être provoquée par les radiothérapies qu'elle a subies suite à deux autres cancers précédents."
Le collectif souligne que ces deux cancers précédents étaient pour eux justement liés aux pesticides.
Une nouvelle audience a eu lieu vendredi 8 septembre au pôle social du tribunal judiciaire d'Angers.
"Notre avocate a expliqué, entre autres, que les études effectuées concernant les radiothérapies et cancers ne concernaient pas les tumeurs cérébrales", explique Michel Besnard, le président du collectif qui se dit "confiant", sur la suite.
Le délibéré est attendu pour le 6 novembre.
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