Julien Desnos, 46 ans, originaire d'Angers, est médecin généraliste au Lion-d'Angers, et médecin du sport. Passionné de rugby (il joue au rugby à 5 dans le club de Segré, sa femme est présidente du comité départemental et deux de ses enfants jouent à Vannes), Julien s'est spécialisé dans les pathologies du rugby.
Depuis, il est médecin indépendant pour la Fédération française de rugby.
Il intervient lors de matches professionnels en France de Top 14, dans les matches européens (où il officie seul) et internationaux (là, deux médecins du sport officient).
Responsabilité énorme
Julien Desnos participe à la coupe du monde de rugby qui se déroule en France.
Pour ces matches internationaux, les médecins responsables du protocole commotions doivent être deux.
Aidés de tablettes et de vidéos, ils décident de sortir des joueurs en cas de suspicion de commotions cérébrales et de lancer le protocole.
Une responsabilité énorme "qui peut changer un match, voire un tournoi", reconnaît Julien, car un joueur peut être arrêté douze jours.
"Depuis que le dispositif a été mis en place, ça a déchargé les médecins des équipes de pressions de certains staffs, car souvent, les coaches, eux, veulent voir leur joueur continuer à jouer."
Douze minutes
Mais comment cela fonctionne ? "Quand on a une suspicion de commotion cérébrale, on en discute entre nous. Si on décide de lancer le protocole, le médecin indépendant au bord du terrain (le deuxième est dans les vestiaires) interpelle le 4e arbitre, qui lui-même avertit l'arbitre central de faire sortir le joueur." Le joueur sorti est remplacé le temps que se déroule le protocole.
Julien Desnos et ses collègues ont alors douze minutes, pas plus, pas moins, pour intervenir et savoir si le rugbyman peut retourner sur le terrain ou non.
"Le protocole est collaboratif. Il se réalise avec les médecins d'équipe. On demande au joueur de réaliser des petits exercices : on le fait répéter plusieurs fois une liste de mots, une liste de chiffres à dire à l'envers, des exercices d'équilibre, etc." Quand il n'y a qu'un joueur à gérer, "ça va, les douze minutes sont suffisantes, mais quand ils sont plusieurs en même temps, ça complique les choses. J'y ai déjà été confronté une fois lors d'un match international, avec quatre joueurs en même temps".
Il côtoie des stars
Le rôle des médecins responsables du protocole des commotions cérébrales est essentiel pour l'intégrité physique des joueurs et éviter les abus qu'il y a eus par le passé.
"On n'arrive pas à tout voir, forcément, car parfois les rugbymen sont les uns sur les autres. Cependant, depuis que le dispositif a été mis en place (en 2012), on est passé d'un taux de 60 % de commotions inaperçues, à 15, 20 %." Julien Desnos peut aussi intervenir après le match.
Au même titre que les arbitres, les médecins indépendants en charge des protocoles commotions sont des officiels. Comme un arbitre français, Julien Desnos n'officiera jamais donc quand l'équipe de France joue.
Pour les phases de groupe, il a officié à La Beaujoire de Nantes lors de Irlande-Tonga, et suivront Chili-Argentine (30 septembre) et Japon-Argentine (8 octobre) ; à Lyon pour Australie-Pays de Galles (24 septembre) et au Stade de France lors du match Afrique du Sud-Irlande (23 septembre).
Il connaîtra la suite de son programme à la fin des phases de poules.
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