Sont à l'origine de la Maison Bleue Dominique Guédon, artiste peintr'écriteur à Livré, et la municipalité de l'époque, sous Paul Chaineau, maire de Craon. « Je commençais à me faire connaître », se souvient Dominique. « J'exposais mes tableaux scènes 1900, des natures mortes (fleurs), des paysages, dans les galeries à Paris, et à l'étranger. » Elle explique : « Un jour, lors d'un salon, Paul Chaineau m'a proposé de m'installer au 20, rue des Halles. L'ancien cabinet du docteur Robert, à l'abandon, venait d'être racheté par la commune. » Elle a refusé. « Je ne voulais pas, à titre personnel, mais je lui ai soumis l'idée d'ouvrir une galerie d'art ouverte à tout artiste souhaitant exposer, moyennant une petite obole. »
Des vocations
C'est ainsi qu'est née, en 1993, la Maison Bleue, « l'unique galerie d'art municipale dans le Sud-Mayenne », note Dominique Guédon. « Je donnais des cours de peinture et des stages à l'étage. » Avec son mari, Jean-Baptiste, et des amis, l'artiste monte une association de bénévoles.
Parallèlement, la mairie conservait deux mois de l'année pour programmer ses expos d'artistes de son côté. « On a reçu beaucoup d'artistes, parmi lesquels certains aujourd'hui renommés, tels que Florent Maussion, Sylvain Vallée, qui débutaient l'un en peinture, l'autre dans la bande dessinée. »
Par passion, Dominique Guédon, qui était enseignante, donnait tout son temps à faire vivre le lieu : « J'y passais mon temps libre, mes week-ends, mes vacances pour tenir des permanences. Dans une pièce à côté, j'avais mon atelier. Auprès des enfants, j'ai animé divers stages de linogravure, d'ikebana (art du bouquet japonais), pâte à sel, par exemple. Des vocations ont vu le jour ici. La promotion de l'art a commencé là. »
Dominique Guédon a cessé les cours en 1995, à la suite d'une décision municipale, qui « ne souhaitait plus qu'ils aient lieu dans la galerie. C'était pourtant l'esprit de la Maison Bleue. » La municipalité trouvera une trentaine de bénévoles pour continuer à lui donner vie.
Et après ?
Une convention triennale avec l'association Octopus d'Alexis et Delphine Horellou a permis de « donner un autre accent à la Maison Bleue », avec des propositions originales d'artistes atypiques, et la création d'un coin détente, lecture et rencontre. « Cette convention avec Octopus a pris fin », confie Quentin Lanvierge, adjoint au maire. « Un appel à projets est lancé pour voir si une association pourrait reprendre le flambeau. »
« Que la Maison Bleue perdure, ce serait bien », avoue Dominique Guédon. « À 70 ans, je veux bien me fondre dans un groupe de bénévoles pour assurer son fonctionnement, trouver des artistes, mais je n'ai plus l'énergie pour porter le projet, même si intérieurement cela me tente. Il faut que la jeunesse s'investisse. » Ou bien, suggère-t-elle, « il pourrait être créé un pôle d'identité culturelle de territoire autour des propositions qui existent, La Noce 1900 à Athée, Les Embuscades à Cossé-le-Vivien, Livré A4 à Livré-la-Touche. Il existe bien un pôle Spectacles vivants. »
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.