Quel âge a votre boulangerie ?
Vincent Gabillard : Dans nos archives, nous avons une facture d'achat de pain entre une boulangerie située à la même adresse et le château de la Chetardière. Cette facture est datée en 1880.
En 1963, Joseph, mon père, travaillait à la boulangerie Boivin, près de la gare de Segré. Il s'est marié avec la fille du patron. À Sainte-Gemmes-d'Andigné, monsieur Oger partait en retraite. Mes parents ont repris la boulangerie, qui est alors devenue la boulangerie Gabillard.
Et vous, quel est votre parcours ?
Je suis pâtissier de formation. Je suis entré dans la boulangerie de mon père après un tour de France avec les compagnons. En 1992, la boulangerie était une société à cinq avec mes parents, mon frère, Yannick, et ma femme, Annie. Mon père a pris sa retraite en 2000 et Yannick a quitté la boulangerie en 2007. Depuis, avec Annie, nous dirigeons douze boulangers, pâtissiers, vendeuses.
Comment a évolué votre boulangerie ?
Dans les années 1990-2000 nous avons régulièrement participé à la fête du pain. Nous sommes Talmelier d'or en 1994. Notre espace de vente s'est agrandi en 2007 avec un changement de façade et d'entrée. Florent Maussion nous a fait une belle fresque. En 2016, notre ancienne cuisine et notre ancien bureau ont laissé place à un nouveau laboratoire de pâtisserie. L'un de nos gâteaux, la fine bleue, est devenu une spécialité régionale, l'anjou bleu, mousse au chocolat habillée de chocolat bleu. Elle rappelle l'ardoise locale, discrètement parfumée au cointreau. J'ai confié le secret de cette recette à sept autres boulangers-pâtissiers du Haut-Anjou.
Et aujourd'hui ?
Nous avons offert un petit-déjeuner avec dégustations de nouveaux produits maison et une rétrospective de ces 60 années passées à Sainte-Gemmes-d'Andigné. De plus, avec notre jeu sur la coupe du monde de rugby, on a fait gagner une télévision. Les enfants ont eu droit à une tombola pour gagner un ballon de rugby offert par le RCHA, club de rugby de Segré.
Que va devenir la boulangerie Gabillard ?
À mon tour, j'approche de la retraite. Nous recherchons un repreneur. Même jeune, nous sommes prêts à l'accompagner et lui transmettre notre passion, nos recettes comme la brioche, notre plaisir dans la tradition et le savoir-faire.
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