Il ne comprend pas. Romain Hodé est le père d'une petite fille âgée de 5 ans, Alliette, scolarisée en grande section de maternelle à l'école du Bout du Monde, à Château-Gontier.
Diagnostiquée autiste en avril dernier, elle est aidée en classe par une accompagnante des élèves en situation de handicap (AESH). Mais, selon son père, cet accompagnement est devenu nettement insuffisant dans sa durée.
« Depuis le début, nous sommes contents de son intégration dans la classe. Mais Alliette devrait avoir une AESH à plein temps. Sauf qu'elle n'est là que douze heures par semaine car elle intervient dans une autre école. Le reste du temps, l'inspectrice de l'Éducation nationale nous a dit que l'idéal était de prendre notre fille chez nous quand on peut », raconte Romain Hodé.
Romain Hodé et sa compagne sont tous les deux professeurs. Même s'ils ont adapté leur temps de travail pour un 80 %, ils ne disposent pas du temps suffisant pour suivre ce conseil.
« En tant que professeurs, nous avons du travail en dehors des cours », note le père.
Choc sur la forme
Cette situation leur déplaît profondément, à plusieurs titres. D'abord, c'est la réponse apportée par la représentante de l'Éducation nationale, lors d'une réunion avec l'équipe de suivi de scolarité, qui sur la forme les a choqués. « C'est sur la forme que le propos nous a déplu », indique Romain Hodé.
Aussi, ils craignent que leur fille ne puisse pas suivre les enseignements quand l'AESH n'est pas à ses côtés.
« La déscolarisation nous déplaît. Sans l'AESH, même s'il y a toujours un adulte pour notre fille, elle ne peut pas continuer l'apprentissage. L'AESH est là pour faire des ateliers, pour adapter l'enseignement. Le reste du temps, sa maîtresse ne peut pas s'occuper d'elle individuellement car elle a 28 élèves », décrit Romain Hodé.
Pour le moment, les deux parents s'organisent comme ils le peuvent pour s'adapter à cette situation.
Des démarches
Un peu démunis, ils ont entamé plusieurs démarches pour débloquer la situation. « J'ai écrit une lettre à la députée de la Mayenne, Géraldine Bannier. Nous avons également contacté l'association Autisme Mayenne. On s'inquiète surtout pour l'avenir d'Alliette. L'an prochain, elle devrait entrer en CP. Mais dans quelles conditions ? »
Interrogée, Catherine Cailleau, inspectrice de l'Education nationale, confirme avoir « demandé à la maman que l'enfant soit présente à l'école quand l'AESH est présente ».
Elle évoque une situation « provisoire » qui doit évoluer. « C'est une enfant qui a une notification de la Maison départementale de l'autonomie, la MDA, pour une AESH mutualisée. Elle a déjà le maximum d'heures par rapport à la notification. Les parents ont déposé une nouvelle demande. On n'a pas le retour de la MDA. On est dans l'attente de ce que la MDA va décider. Mais ça va évoluer. Il faut juste un peu de patience. »
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