L'engazonnement n'avait pas donné les résultats escomptés. « Les mois de mai et juin, très secs, qui ont suivi ont été catastrophiques », avoue Vincent Guillet, adjoint au maire de Craon, référent de la commission écologie et développement durable. « Le gazon a mal levé. » Cependant, le choix de la fétuque, une semence robuste, adaptée au sol pauvre, a bien résisté. Mélange de mulching, cellulose, eau et semence, « ce gazon enrobé, protégé, a attendu le bon moment. La levée a été tardive, en septembre, mais heureusement, elle a eu lieu. » Les carrés A et B du cimetière ont été végétalisés.
Les objectifs
La végétalisation des cimetières s'inscrit dans le cadre de la loi Labbé, interdisant l'usage de produits phytosanitaires, mais aussi dans la mise en place du plan de gestion différenciée de la commune de Craon. « C'est une obligation. Fini le recours aux antigerminatifs », lâche Vincent Guillet. Fini également, les « 900 heures de sarclage des agents par an », complète le directeur des services techniques de la ville, Morgan Gernigant.
En 2023, le projet de végétalisation du cimetière route de Ballots à Craon se poursuit sur les carrés D et E n'en déplaise à certains. « Cette intervention est d'ailleurs l'occasion de reprendre l'engazonnement des carrés précédemment semés », précisait Bertrand de Guébriant, en septembre. Et il insistait : « Notre but est la diminution de la charge de travail de désherbage manuel mais aussi la lutte contre les îlots de chaleur et la création d'un cadre agréable pour les usagers. » Plutôt qu'au printemps, « on a choisi d'engazonner à l'automne », déclare Morgan Gernigant. Le chantier a eu lieu du mardi 3 au vendredi 6 octobre. Il est recommandé aux habitants de « limiter les passages au cimetière ».
Modifier les pratiques
Le terrain a été préparé, sarclé, nivelé sur 5 cm de profondeur, afin que les dix cuves de 10 000 litres du mélange (eau prise dans le bassin d'orage La Drapelière) pénètrent dans le sol. « Un fleurissement des pieds de mur sur le pourtour intérieur du cimetière est également intégré pour diminuer le temps d'entretien », explique le directeur des services techniques. Il est demandé aux usagers de placer les pots, jardinières, plaques, sur les monuments funéraires (non au sol), et les plantations ne sont pas autorisées. Dans les intertombes, le sol est tapissé de sédum. « Les usagers doivent laisser pousser la végétation (gazon et sédum) dans les carrés A, B, D et E (ne plus biner autour des monuments). » En optimisant la gestion différenciée, « on pourrait tondre quatre à six fois par an », remarque Morgan Gernigant. « On passera une fois par mois sauf l'hiver. » « Il faut se préparer, les habitudes vont changer », conclut Vincent Guillet.
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