Mercredi 11 octobre, à Sceaux-d'Anjou, une quarantaine d'agriculteurs du territoire, avec une vingtaine de bennes, ont déversé devant l'entrée d'une habitation les restes des dégâts provoqués par les sangliers dans leurs champs.
Le propriétaire visé "avec un autre, se mettent face à nous quand on organise des battues et nous empêchent donc de tirer sur les sangliers", expliquent des agriculteurs mécontents, menés par Sylvain Piet, responsable dégâts à la Fdsea.
422 000 € de dégâts de sangliers
Sylvain Piet pointe du doigt une explosion du nombre de sangliers et bien sûr des dégâts : "Les indemnités versées par la Fédération de la chasse au titre des dégâts des sangliers sont passées de 205 000 € pour 2020/2021 dans le Maine-et-Loire, à 422 000 € pour 2021/2022. Jusqu'à quand pourront-ils payer ?"
"En réel, c'est bien plus car on ne déclare pas tous les petits dégâts. On ne déclare pas non plus le temps passé à évacuer les dégâts, la consommation de carburant, etc.", explique Jacky Gallau agriculteur à Champigné.
"Aussi, on ne voit des dégâts qu'au moment où on ensile, il est donc trop tard pour les déclarer", explique Benjamin Breton, agriculteur à Thorigné-d'Anjou.
Les tracteurs se sont succédé dans la petite rue pour déverser les restes des dégâts des sangliers dans les champs.
Des chasses business ?
Benjamin Breton : "Un châtelain refuse d'organiser des chasses sur ses terres. Moi à côté, sur mes 40 ha de culture, on a dû en ressemer 17 à cause des dégâts des sangliers, et 6,5 ha ont été déclarés en perte, lors de l'ensilage. Au total, j'estime à 25 000 € les pertes."
Sans compter que les cultures suivantes sont impactées : "Elles affichent moins de rendement" à cause d'une terre abîmée par les sangliers.
Ils dénoncent ceux qui gênent les chasses intentionnellement et "les gens qui ne chassent pas ce qu'ils doivent chasser sur leur propriété. Ils tuent un ou deux sangliers et ça leur suffit alors qu'il y en a cinquante ! On ne veut pas exterminer les sangliers, mais les réguler, car là ce n'est plus possible", souligne Sylvain Piet.
Ils ciblent "les châtelains qui organisent des chasses privées de trois/quatre sangliers à chaque fois, pour en organiser d'autres ensuite à d'autres actionnaires."
Ils l'admettent, les sangliers pullulent à cause aussi "des hivers moins rigoureux, il y a donc moins de mortalité".
Ce phénomène se conjugue avec aussi la baisse du nombre de chasseurs (-9 % en un an dans le Maine-et-Loire). Les hordes passent donc "de quelques spécimens à entre 40 et 50".
D'autres actions pourraient être menées "là où on fera appel à nous", explique Sylvain Piet qui a une liste de points noirs.
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