"Je ne souhaite pas ça à mes autres collègues maires ruraux, parce que c'est vraiment lourd à porter", réagit Richard Chamaret, le maire de Méral, près de Craon (Mayenne).
"Ça va faire un peu plus de trois semaines que nous sommes au courant à Méral de cette réunion d'Academia Christiana, classée par les services de l'État plutôt à droite de la droite, et en même temps de ce contre-rassemblement des différentes ligues antifascistes, classées par les services de l'État plutôt à gauche de la gauche."
Les deux extrêmes
Richard Chamaret rappelle le contexte qui aurait pu créer des troubles à l'ordre public avec Academia Christiana au Moulin de la Place et les groupes d'extrême gauche sur le parking de la salle Saint-Pierre.
"Quand vous avez des gens en totale opposition qui sont réunis, vous vous doutez bien que ça ne va pas être une partie de plaisir."
Et c'est là qu'il insiste sur son travail d'élu local.
"Tout le rôle du maire est d'essayer d'apaiser les choses. J'ai mes convictions mais tout le monde s'en fout de mes convictions. Je peux juste faire en sorte que les gens ne s'affrontent pas et qu'il y ait une sécurité pour le reste de ma population."
Le maire de Méral revient sur un important travail de préparation pour permettre que cela se passe le moins mal possible.
"Nous sommes en relation avec les renseignements généraux, le renseignement territorial, la gendarmerie, les services de la préfecture et de la sous-préfecture pour essayer d'emmener ça comme il faut."
Richard Chamaret a eu assez peu de contacts directs avec Academia Christiana, comme la réunion se déroulait sur un lieu privé. "Victor Robert était en lien avec les forces de l'ordre. J'avais reçu un mail de sa part. Pour moi, les organisateurs que l'on connaît sont sur la commune, ce sont les propriétaires du lieu."
Toléré mais pas autorisé
Le maire était quant à lui en relation avec le déclarant du rassemblement d'opposition.
"Je ne l'ai pas autorisé mais toléré, sur le parking de la salle Saint-Pierre. Je préfère l'avoir accepté là plutôt qu'ils soient sur la voie publique."
Il fait référence au jeune renversé en voiture. "Ce n'était pas prévu qu'ils aillent sur la voie publique. Ça s'est passé hors du rassemblement. Heureusement que les forces de l'ordre étaient là, et je les en remercie."
Et d'ajouter : "J'ai dit aux organisateurs que même s'ils disent que ce n'était pas de leur fait, c'est quand même eux qui étaient au fait de l'organisation. S'il y a ces mouvements antifascistes action qui se sont déplacés, c'est bien à leur appel, donc c'est quand même de leur responsabilité."
Richard Chamaret tient à révéler certains faits pour le moins troublants s'ils sont avérés.
"On a eu des affiches ces dernières semaines, que la plupart de la population n'a pas vues, avec des croix gammées dessus. Le responsable du rassemblement m'a dit qu'après coup, il comprenait que ça nous ait touchés."
Au-delà de cet épisode, le maire de Méral aimerait éviter d'avoir à revivre un week-end comme celui-ci.
"J'ai déjà fait mon possible pour que ça ne se produise plus mais quand ça se reproduit, on est sur un terrain privé. Et quand les habitants reçoivent quelqu'un chez eux qui ne plaît pas à une autre partie de la population, le maire n'y est pour rien", conclut Richard Chamaret.
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