Samedi 14 octobre, c'est à Congrier que le dispositif 1 000 cafés avait décidé de réunir tous les maires de l'Ouest concernés par la sauvegarde de leur dernier commerce.
Une question qui fait débat dans de nombreuses communes et intercommunalités (lire par exemple le débat dans le Pays de Craon, page 19).
Difficultés accrues
Le dernier commerce de Congrier a été le premier en Mayenne à bénéficier de ce dispositif qui met en lien les communes sans gérant pour leur dernier commerce avec des candidats.
1 000 cafés les forme et les accompagne dans les démarches.
En France, 75 nouvelles SARL ont été constituées grâce à 1 000 cafés, "et nous avons aussi suivi une centaine de gérants de derniers commerces à se maintenir. Nous en aidons d'autres à rouvrir", souligne Servane Le Goff, responsable régionale.
L'équipe le ressent : "Actuellement, la demande des municipalités est plus forte. Le contexte, avec la hausse des charges, etc., fait que c'est compliqué."
Les élus, partagés entre volonté politique de soutenir les derniers commerces car vecteurs de lien, et gestion de leurs finances davantage serrées (beaucoup investissent dans des travaux, achat de matériel pour soutenir les nouveaux gérants), ont échangé et tenté de trouver de nouveaux modèles à ces commerces, souvent des multiservices.
Quatre exemples
Le maire de Saint-André-les-Eaux, dans les Côtes-d'Armor, a expliqué que leur dernier commerce, un café, était associatif.
Le deuxième exemple a été celui d'une épicerie participative, toujours à Saint-André-les-Eaux, qui fonctionne avec un système d'adhésion. "Pour bénéficier de l'épicerie, vous devez être adhérents, cela vous oblige en revanche à aider à son fonctionnement en aidant à la mise en rayon, à la réception des marchandises, etc.", explique Servanne Le Goff. Elle ne repose donc que sur les adhérents.
Le maire de Tresson, dans la Sarthe, a lui indiqué que leur dernier commerce était tenu de manière temporaire par les membres d'une association qui l'ouvrent quelques heures par semaine, principalement les jours de marché, en attendant qu'un repreneur revienne.
"Cette association restera en support derrière le gérant, ainsi il ne se sentira pas seul et cela permet de créer une communauté autour", précise Antoine Huyghe, de 1 000 cafés.
Le dernier exemple est celui, plus local, de Laubrières. Colette Bréhin, maire, a expliqué que depuis le départ du dernier gérant, la salariée est restée, ce qui permet de garder les services proposés.
"La rentabilité du commerce permet de la rémunérer. En aucun cas les municipalités ou le dispositif 1 000 cafés ne rémunèrent les gérants ou salariés", insiste Servanne Le Goff, "seule la rentabilité des commerces le permet".
C'est pourquoi, aussi, le dispositif tente de s'assurer avant ouverture (avec questionnaire sur les besoins) que la population jouera le jeu.
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