Les Vallées du Haut-Anjou sont, en matière de restauration de mares, très avancées.
"Deux cent dix mares ont été restaurées dans le Maine-et-Loire, dont 50 rien que chez vous, qui avez lancé le mouvement", explique Adrien Rousseau, technicien à l'association Eden, en charge des travaux de restauration de mares qui courent actuellement.
Ne pas perturber la reproduction
Le territoire intercommunal recense environ 4 500 mares. Trente-cinq sont en restauration, après les vingt-six de l'an passé.
"Nous avons une fenêtre de tir réduite pour intervenir", souligne le technicien, qui doit composer pour éviter les périodes de reproduction de la faune et le fait que le niveau d'eau des mares doit être au plus bas. "Donc on intervient entre le 1er septembre et le 1er novembre."
Ce programme a été lancé en 2019 dans les Vallées du Haut-Anjou.
"Nous en serons en fin d'année à 105 mares restaurées et 120 km de haies bocagères replantés", souligne le vice-président Jean-Pierre Bru de la communauté de communes labellisée Territoire engagé pour la nature, ce qui lui permet d'obtenir des subventions de l'Europe.
Pour 35 mares, le budget est de 58 000 €, soit 1 650 € par mare.
Critères
Les mares restaurées doivent faire moins de 500 m2, être dans un espace bocager.
"On évite les mares de cours de ferme. Pour celles de bourg, c'est à étudier", indique le technicien.
Celle d'Henri de Serrant, à Querré, fait partie des lauréates cette année.
Elle n'a pas été curée depuis une trentaine d'années.
Sur 300 m2, elle est envahie de vase à curer et d'arbres à élaguer. "On garde les bois nobles (chêne, aubépine, érable, etc.) mais on y va fort sur les saules qui, de plus, pompent beaucoup d'eau."
Des pentes douces sont ensuite réalisées pour permettre à différentes végétations, indispensables à la reproduction des espèces animales, de s'installer.
"On préconise de ne pas mettre de poissons car ce sont des prédateurs pour les larves. Mais ils viendront naturellement."
Résultats
Les résultats sont saisissants.
"Sur une mare, d'une espèce d'amphibiens recensée avant travaux, on est passé à huit, et de zéro espèce d'odonate (libellules) on est passé à 17 espèces."
Surtout, une sensibilisation est réalisée auprès des propriétaires pour qu'ils entretiennent leurs mares.
Le programme continuera avec une quinzaine de mares l'an prochain.
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