« On va droit dans le mur. On pourrait peut-être tenir jusqu'en 2030, et encore en tirant de partout, mais après ça va exploser, c'est évident. »
Ces mots sont ceux du député François Gernigon (Horizons et apparentés), vendredi 20 octobre, devant les responsables et salariés de l'ADMR de Châteauneuf et ses environs.
« Craquer à leur tour »
Pour lui, le système ne tient « qu'avec des bouts de sparadraps » et n'est plus tenable alors que le nombre d'aînés va doubler et que le secteur souffre d'attractivité.
Salariés et responsables de l'ADMR de Châteauneuf en attestent.
Et pourtant, ces derniers sont « pionniers et exemplaires », selon les mots de Mathieu Audouin, de la Fédération départementale ADMR.
Car cette association arrive à créer des temps plein, sur quatre journées, dans un secteur marqué par des horaires coupés et temps partiels. « Mais même avec cela, ça ne suffit pas à attirer », résume-t-il.
Le Conseil départemental joue le jeu également. « Il rémunère les frais kilométriques à hauteur de 0,42 € (contre 0,38 € pour les salariés d'autres départements). Ils sont les seuls en France ! » loue le président départemental de l'ADMR.
Malgré tout cela, le manque de personnel est criant.
« En France, 88 000 postes sont à pourvoir. En Maine-et-Loire, c'est 1 000 », indique Mathieu Audouin.
« On est dans un cercle vicieux, où on compense les arrêts de certains en remettant cette charge sur ceux encore en poste qui finissent par craquer à leur tour. »
Sous-payés
Les salariés présents expliquent.
Patricia, par exemple, depuis treize ans à l'ADMR, a suivi une formation tous les ans (autisme, fin de vie, cancer, Alzheimer, etc.) mais reste cantonnée à l'échelon 1 degré 3.
« Elle ne peut pas aller au-delà », déplore Charlotte Congnard, présidente de l'association ADMR Châteauneuf, qui siège aussi à la Fédération nationale. « Il y a bien la VAE (Validation des acquis par expérience), mais faut-il encore pouvoir la faire. »
Pour le député, il faut qu'une loi établisse « un tronc commun » (pour les salaires, la tarification des indemnités kilométriques, l'inclusion des temps de trajet, etc.) et « prenne en charge les spécificités du monde rural », ajoute Maryline Lézé, maire des Hauts-d'Anjou, qui veut ainsi inclure la problématique des déplacements dans certains territoires.
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.