Sportif de 45 ans et adepte des courses à pied de très longue distance, Anthony Esnault habite Sainte-Gemmes-d'Andigné (Maine-et-Loire). Il vient de participer pour la première fois à la Diagonale des Fous, l'ultratrail mythique de l'île de La Réunion, qui réunit près de 3 000 coureurs, 165 km, 10 000 mètres de dénivelé positif.
La course offre aux "Fous" qui osent relever le défi des paysages à couper le souffle, un très grand écart de température jour-nuit et une atmosphère à 90 % d'humidité. Le défi ultime des ultratrails.
D'où vient cette passion de la course à pied ?
Anthony Esnault : J'ai joué au foot jusqu'à mes 30 ans. La vie de famille m'a amené à lever le pied de ce côté-là. Mon pied avait quand même besoin de se dégourdir et je me suis alors mis à la course à pied.
J'ai débuté par des courses classiques sur des distances plutôt courtes, 10 à 20 km. En 2015, j'ai goûté aux distances plus longues (50-60 km) avec le trail du vignoble nantais, le trail de Mauves en vert, l'ultra marin et ainsi de suite avec des parcours plus montagneux à fort dénivelé.
En 2019, j'ai participé à mon premier ultratrail dans le Pays basque puis en 2021 à l'UT4M autour de Grenoble avec 170 km et 11 000 mètres de dénivelé positif. En 2022, j'ai participé à l'UTMB avec ses 170 km et 10 000 m de dénivelé positif autour du mont Blanc.
Comment s'est passée la Diagonale des Fous ?
A.E. : Je suis descendu de l'avion le mercredi 18 octobre pour aller récupérer mon dossard. Ma course a commencé le jeudi soir à 21 h 10 dans une ambiance de folie.
Direction Le Piton des Neiges pour la première nuit, puis la descente par le bloc pour arriver dans le cirque de Cilaos, où se trouve la première base de vie de la course. Ensuite direction le cirque de Mafate sous une chaleur accablante. À la sortie par la rivière de galets, la course finissait par une descente très technique de 5 km. L'arrivée était au stade de la Redoute de Saint-Denis. Pour nous, les coureurs, c'est le stade de la délivrance.
Quelles étaient vos impressions à l'arrivée ?
A.E. : Quarante heures d'effort, de dépassement de soi, de découverte de La Réunion. Pour moi, une course presque parfaite, des passages extrêmement difficiles, deux paires de chaussures, une fatigue immense avec deux nuits sans dormir, des moments de moins bien, des jambes qui font mal, broyées par la succession de marches et passages de racines mais rien qui m'a fait douter. Hors de question de mettre le clignotant. Il y a eu près de 700 abandons. Je suis 303e.
Je garde et garderai des images à vie de cette première diagonale, rien à voir avec les autres courses déjà vécues.
À l'arrivée, je me suis dit plus jamais. Deux heures après, je réfléchissais et, maintenant, je sais que j'y retournerai un jour. Je remercie ma femme et mes quatre enfants. Ils ont été mes premiers supporters et ils ont accepté les sacrifices. Sans eux, je n'aurai jamais vécu ce rêve.
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