Quand il était en activité à la ferme du Rodoir à La Pouëze, commune déléguée d'Erdre-en-Anjou, sur son exploitation de 36 ha, André Roulleau a banni l'utilisation des produits chimiques, en 1995.
D'après vous, qu'est-ce qui a ruiné le bocage ?
Le remembrement, en 1992, a motivé l'arrachage des haies, à La Pouëze (N.D.L.R. près du Lion-d'Angers). Ce sont environ 40 km linéaires de haies qui ont été détruits pour juste 6 km plantés.
Ce regroupement des parcelles autour des exploitations, au profit des fermiers, avait du sens mais avait-on besoin de massacrer autant de haies ? J'en doute.
Le phénomène a-t-il perduré ?
Oui, il a continué du fait de la diminution des exploitations et du regroupement de celles qui restent.
Localement, on a divisé par trois le nombre de fermes, tout en continuant de cultiver la même surface globale. Comme le matériel est de plus en plus imposant, on a augmenté la grandeur des champs au détriment du bocage.
De plus, la politique agricole commune (PAC) au niveau européen favorise les agrandissements, et cela va à l'encontre de l'intérêt général en termes d'environnement.
Quel est l'intérêt du bocage ?
Ils sont multiples. Le bocage est indispensable pour la biodiversité, c'est un corridor de circulation, un garde-manger et l'habitat privilégié du monde animal.
Au niveau hydrique, les haies servent de pièges à eau, le bétail y trouve un abri coupe-vent et de l'ombre. Ce sont de vrais climatiseurs végétaux.
Pour s'en convaincre, l'association à laquelle j'appartiens, Vigilance OG2M, associée à la structure Demain en Mains, a proposé la projection du film réalisé par Thomas Ysèbe, Les agités du bocage.
Cette projection a eu lieu jeudi 30 novembre, au théâtre de l'ardoise à La Pouëze, suivie d'un débat.
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