La morosité a conquis du terrain, en cette fin d'année. Les élus de Livré-la-Touche près de Craon et ses habitants y font face eux aussi, d'autant plus qu'au 31 décembre, le gérant du Livréen cessera son activité. « Il nous l'a fait savoir il y a deux mois », confie Michel Raimbault, maire de la commune, attristé par la nouvelle. « Quand un commerce fonctionne, cette réussite rejaillit sur la commune. » De là à dire que les locaux ne fréquentaient pas suffisamment le bar-restaurant multiservice (dépôt de pain, presse, épicerie, gaz, retrait bancaire, relais colis), c'est susurré à mi-voix. « La clientèle fluctue, parfois ce sont deux couverts, quelquefois une vingtaine. Pour qu'un commerce perdure, il faut l'implication de tous », laisse entendre l'édile. « Les habitudes ont changé, avec le contexte inflationniste. Les ouvriers viennent moins. »
Après la Covid, la reprise d'activité fut difficile, compliquée par les hausses des coûts des matières premières puis de l'énergie. « On peut comprendre », déclare le maire. « On compte aujourd'hui les commerces encore en activité. »
Des heures incertaines
Pour autant, la municipalité de Livré-la-Touche ne baisse pas les bras. Elle se met en quête d'un repreneur. « Des personnes sont intéressées. On les recevra bientôt. On cherche quelqu'un qui peut apporter des choses nouvelles. » Est soulevée la question de pérenniser un dépôt de pain, au moins le temps de trouver un nouveau gérant.
Le Livréen est une véritable institution dans ce village de 760 habitants. Il y avait un bar au 3, rue de Bretagne, qui avait vu le jour en 1972. « Il s'appelait le Chiquito avant d'être rebaptisé Le Livréen quelques années plus tard. » En 2012, la commune a fait l'acquisition de la maison d'habitation voisine au 1, rue de Bretagne, auparavant un hôtel. À la demande de la municipalité, la communauté de communes du Pays de Craon, qui a la compétence commerce, réhabilitera cette maison et la transformera en commerce, avec une salle de restauration de 50 couverts. La réalisation de cet ensemble aura coûté 200 000 € environ. Le gérant - le tout premier - sera resté huit ans et demi. « Il a décidé de suivre une autre voie professionnelle. »
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