Les pompiers professionnels de Segré (Maine-et-Loire) dénoncent un manque d'effectif et une forme de "mépris" de la part de leur hiérarchie. "On a fait remonter au chef du groupement Nord qui est ici, à Segré, mais il est inaccessible. On a demandé à le rencontrer. Il nous a refusé un entretien."
Ce à quoi Emmanuel Boutillier, chef du groupement territorial Nord Segré répond : "Ils m'ont demandé un entretien mais j'étais absent deux jours."
Des baisses d'effectif
Le centre de secours de Segré est censé être composé de neuf sapeurs-pompiers professionnels, auxquels s'ajoutent le chef de centre et son adjoint.
"Sur les neuf, il y en a trois qui sont partis. En contrepartie, ils nous ont mis deux CDD. On est huit à assurer la couverture opérationnelle", expliquent les pompiers.
Ces derniers reviennent également sur leur amplitude de travail, qui a augmenté depuis le mois de février. "De 10 h, on est passé à 12 h. On faisait auparavant 8 h - 18 h. On nous a demandé de faire une plage un peu plus large : 7 h - 19 h."
Ces gardes, en journée, plus longues des professionnels entraînent un roulement plus difficile car cela demande des jours de récupération.
"On est trois de garde" par jour
Ce manque d'effectif pose des problèmes pour effectuer les interventions du quotidien. "Pour tout départ feu, nos textes réglementaires nous obligent à partir à six pour des questions de sécurité et pour assurer les missions."
Et d'ajouter : "On devrait être tous les jours entre 7 h et 19 h, six sapeurs-pompiers postés donc à la caserne. Et, en plus de ces six, il devrait y avoir trois pompiers volontaires en astreinte disponibles. On devrait ainsi être neuf à assurer la couverture opérationnelle."
Ce n'est actuellement pas le cas. "En décembre, on est trois de garde tous les jours. Le fourgon incendie ce n'est même pas sûr qu'il puisse partir. Il y a des jours où par moment dans la journée, on a trois pompiers volontaires qui sont disponibles mais c'est une variable incertaine et aléatoire. Ils sont au boulot les gars."
Et de poursuivre : "Très régulièrement de Pouancé à Champigné, il n'y a pas un seul camion de disponible, soit parce qu'il manque de monde pour monter dans l'engin, ou alors ils sont suffisamment nombreux mais ils manquent de compétences. À ce moment-là, s'il se passe quelque chose sur Segré, ça va être Angers qui va envoyer ici."
Le camion va alors venir de plus loin, d'Angers Ouest par exemple et la conséquence est que les délais d'intervention sont plus longs. "Il y a une réelle perte de chance pour la population segréenne."
Les pompiers professionnels de Segré demandent six collègues supplémentaires pour arriver à quatorze.
Note : Contacté Emmanuel Boutillier, chef du groupement territorial Nord Segré, n'a pas davantage commenté les revendications des sapeurs-pompiers et en a référé à sa hiérarchie.
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