Vendredi 15 décembre devant le notaire, la collectivité d'Erdre-en-Anjou, près du Lion-d'Angers, a racheté la friche industrielle SAITS-Batiroc à l'euro symbolique. Un moment historique. Située rue de l'Avenir, à Vern, la friche est à l'abandon depuis vingt ans, personne n'ayant voulu assumer le coût de la dépollution. « Depuis le début du mandat, notre souhait est de prendre la responsabilité du site », affirme Yamina Riou, maire d'Erdre. « C'est une question de santé et d'environnement. » Véritable no man's land au cœur du village, la friche a été le terrain de jeu de squatteurs.
L'intervention d'Alter
La friche était détenue par deux propriétaires SAITS et Batiroc (crédit-bailleur). La partie de SAITS étant liquidée, celle-ci n'était plus représentée par une personne morale. « Un temps de travail de plusieurs mois a été nécessaire pour analyser la démarche d'acquisition la plus adaptée et la mettre en œuvre », explique Yamina Riou. La collectivité a missionné, au printemps 2023, la société publique locale Alter (Anjou Loire territoire) pour l'accompagner, piloter les études de réhabilitation des sols et de démolition, pour 2024. « C'était important de sécuriser les lieux. »
Longtemps, le site couvrant 1,2 ha a abrité des activités de traitement des surfaces métalliques et de revêtements plastiques de l'entreprise Anjou électrolyse, avant d'être rachetée par la SAITS, liquidée en 2003. « Laisser ces polluants à l'air libre, ce sont des méthodes de voyous », lâche Dominique Ménard, maire délégué de Vern-d'Anjou. Des cuves renferment des substances toxiques, des acides chlorhydriques, sulfates, de la soude, du chrome, etc. En 2005, une pollution au plomb avait été mise en évidence, de même la présence d'hydrocarbures, de métaux, et d'amiante dans les charpentes.
Dépolluer par lot
À la suite du diagnostic pollution et de l'état des lieux des bâtiments par des bureaux d'études, retenus en 2024, « les résultats permettront d'adapter la réhabilitation du site au projet d'aménagement qui sera ensuite choisi », complète Baptiste Mocquet, chargé d'opérations pour Alter. « On n'a pas une pollution homogène partout. » « On va dépolluer par lot », précise Yamina Riou. « L'idée, c'est de transformer cette friche en poumon vert. On ne s'interdit pas à terme de la faire évoluer, car c'est une zone classée tertiaire (activités de commerces et services). Mais on gardera une ceinture paysagère pour préserver les riverains. »
En partenariat avec Alter, Erdre-en-Anjou compte s'appuyer sur des prestataires comme l'Agence de développement et de la maîtrise des énergies, l'Agence de l'eau, etc. Yamina Riou insiste : « C'est une réserve foncière communale. » Une page se tourne. « On peut regarder devant. » La rue de l'Avenir portera son nom.
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