Parlez-nous de votre spectacle, Ça urge !
Benjamin Pays : Il y a des moments où l'on peut rigoler mais aussi des passages pour faire réfléchir les gens afin de montrer ce qu'un aide-soignant peut vivre au quotidien.
On est entre le comique et le satirique avec pour but de faire prendre conscience aux gens que soignant est un métier difficile. J'ai d'ailleurs joué mon spectacle lors de la journée régionale des aides-soignants à Angers.
Donc c'est lié à votre parcours professionnel ?
B.P. : Oui car j'étais auparavant aide-soignant. J'ai fait ma formation à l'Institut de formation santé de l'Ouest (IFSO) de Nantes en 2015-2016.
Le milieu médical m'a toujours passionné. Le seul truc qui m'a stoppé net à devenir médecin urgentiste, ce sont les études. Après ma formation à l'IFSO, j'ai intégré l'unité psychiatrique du centre hospitalier Heinlex de Saint-Nazaire. J'y étais de juillet à décembre 2016.
Comment le théâtre est venu à vous ?
B.P. : Au lycée Saint-Martin (Saint-Benoît aujourd'hui) à Angers, je faisais l'option théâtre. J'en avais fait aussi au théâtre Le Bout à Paris quand j'étais adolescent.
Ma sœur a aussi développé cela chez moi car elle faisait l'option théâtre au lycée aussi. Je lui donnais les répliques. Elle aussi fait les cours Florent. En septembre 2016, mon ancienne professeure de théâtre, Katherine Roumanoff, m'avait invité à une pièce à Sainte-Gemmes-sur-Loire.
À ce moment-là, je travaillais en tant qu'aide-soignant à Saint-Nazaire. J'avais 24 ans et elle m'a dit : « Est-ce que dans vingt ans, tu as envie de dire potentiellement à tes futurs enfants que papa a voulu devenir comédien mais il ne l'est jamais devenu parce qu'il n'a pas eu le courage de bouger ses fesses ? »
Le lendemain matin, j'ai dit à ma cadre de santé que je ne renouvellerai pas mon contrat parce que je partais faire du théâtre sur Paris.
Benjamin n'exclut pas de jouer à l'avenir à Segré là où se trouve ses proches et sa famille. - Charlie Creteur
Une expérience plus longue que prévu non ?
B.P. : Je suis arrivé à Paris en 2017. Je ne savais pas par où commencer donc j'ai appelé des scènes ouvertes. J'ai commencé par Kandidator, début février. J'ai d'ailleurs gagné plus tard leur concours en novembre 2018 devant un jury de vingt professionnels.
Le parrain de la soirée, qui était le comédien Marcel Philippot, m'a félicité. Il m'a demandé si je faisais partie de l'école de l'humour et des arts scéniques (EHAS). Je m'y suis inscrit et j'ai intégré l'école mi-mars. En novembre je commençais déjà à avoir mon spectacle que j'ai commencé à jouer pour la première fois en mars 2018, au Kibélé (Paris).
À l'été 2018, j'ai joué au Théâtre des Blancs Manteaux, le premier théâtre qui m'a programmé, et depuis je n'ai jamais arrêté de jouer. J'ai aussi joué à la Comédie des 3 Bornes et au Théâtre du Marais (Paris), au Bouffon Bleu (Angers), au Pixel Avignon, etc.
Et il y a eu la Covid...
B.P. : Début 2020, j'ai commencé mon intermittence mais avec la Covid tout s'est arrêté. J'avais un Avignon de prévu mais tout est tombé à l'eau. Pendant un an et demi, la programmation a été perturbée. Il y a eu plusieurs mois où je n'ai pas eu de dates.
Début 2023, j'ai perdu mon intermittence. Entre-deux en 2021, je me suis installé à Metz et j'ai travaillé dans un magasin de décoration et cuisine. J'ai été muté à Angers début octobre 2023, date à laquelle je suis arrivé à Segré.
Vos projets pour la suite ?
B.P. : Je suis en train de réécrire des choses, autour de tout ce qui m'est arrivé. Ce sera un nouveau spectacle. Il faut me laisser le temps de tout construire mais pourquoi pas à l'avenir jouer à Segré. J'ai de la famille ici, des amis proches. Je me souviens de la crêperie Le Chat Gris qui m'a souhaité la bienvenue.
Pratique : contact à benjamin.pays@gmail.com
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