C'est une histoire de transmission qui s'est faite naturellement. À Bierné près de Château-Gontier, Robert Rousselet, 66 ans, et sa femme Pierrette, 64 ans, ont cédé leur ferme à Ghislain Viot.
Âgé de 35 ans, Ghislain Viot a repris cette exploitation agricole le 31 août. Sa compagne, Maud Pouttier, fait partie du projet même si elle travaille ailleurs, en tant qu'infirmière au centre hospitalier du Haut-Anjou.
Une histoire familiale
Le couple Rousselet a choisi de vendre cette ferme après trente années d'élevage de vaches allaitantes, de race Maine-Anjou, et de vaches laitières.
« On s'est installés en 1994. La ferme est passée en bio en 1998. En tant que cédant, je voulais que notre ferme aille à un jeune et qu'elle reste en bio », confie Robert Rousselet.
Outre ces deux conditions, les Rousselet sont ravis que cette transition comporte un détail amusant lié à l'histoire de leur famille.
« C'est une ferme qui est dans la famille depuis 1802. La famille Viot s'est installée ici en 1802. Elle est restée au nom de Viot jusqu'en 1961. Elle est passée au nom de Rousselet quand mon grand-père a cédé la ferme à sa fille Marie-Antoinette Viot, qui était mariée depuis 1956 à Robert Rousselet, mon père », détaille Robert Rousselet avant de résumer : « Nous avons des aïeux communs. »
La ferme vendue, les repreneurs louent les terres qui restent la propriété de la mère de Robert Rousselet.
Après un BEP et un bac pro au lycée agricole de Château-Gontier, Ghilsain Viot est parti durant quelques mois au Canada. À son retour, il a repris des études avec une spécialité liée aux vaches laitières.
« En 2012, on m'a diagnostiqué une leucémie. J'ai repris le travail un an après. En 2014, j'ai fait une rechute avant de recevoir une greffe de moelle osseuse », confie Ghislain Viot.
Grâce à ce geste, il a pu reprendre le cours de sa vie et terminer un certificat de spécialisation en transformation laitière. Il a alors tenté une expérience avec le couple Rousselet pour transformer leur lait. « Ça a permis d'apprendre à se connaître. À l'issue de ce stage, je suis parti travailler à l'extérieur comme chauffeur mécanicien à la Cuma de la Cropte jusqu'à ce que je reprenne la ferme. »
Depuis cette reprise, Ghislain Viot a décidé de laisser de côté les vaches allaitantes pour ne conserver que l'élevage laitier avec des vaches noires et brunes des alpes. Il a ajouté à son cheptel des vaches montbéliardes.
Élever sans pulvé
Sur 60 hectares bocagers, il s'occupe de 40 vaches qui sont élevées avec 80 % de pâturage.
« Je travaille avec de la production d'herbe. Je ne voulais plus voir de pulvérisateur dans ma cour. Je ne veux pas utiliser d'intrants chimiques. »
Il a choisi de ne pas transformer son lait. Il vend sa production à une coopérative dont il est membre. « L'avantage, c'est que tout le monde est payé au même prix. »
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