Les pierres et les poutres sont apparentes, une petite commode est en cours de restauration. Dans la campagne du Bourg-d'Iré, Magalie Le Floch a installé son atelier Cadre et bobinette. Cette aide-soignante, créative dans l'âme, passe la majeure partie de son temps libre dans cette dépendance de sa demeure.
Elle y retape des objets de décoration et d'ameublement chinés en tout genre, avant de les vendre. "On continue à faire vivre les gens qui vous ont mis sur ce chemin ", résume-t-elle. Lorsqu'elle crée, elle se laisse transporter, parfois jusqu'à en oublier le temps : "Si je comptais les heures, cela pourrait me freiner. Je me laisse transporter".
Fille de couturière, petite fille de travailleurs manuels, "On m'a appris à faire avec ce que l'on possède", indique la créatrice, initiée aux travaux manuels par son grand-père.
Des fauteuils aux meubles de rangement, des cadres aux lampes, Magalie Le Floch donne une nouvelle vie aux objets, dans un style sobre, campagnard chic. Cette autoentrepreneuse depuis 2019 est animée depuis près de 30 ans par cette passion.
Économie et écologie
"Lorsque j'étais enceinte de mon premier fils, je n'avais pas les moyens d'acheter une jolie chambre comme on voit dans les magasins et les magazines. J'ai réquisitionné des meubles dans la famille, que j'ai rénovés. Cela a été le début de l'histoire".
De fil en aiguille, ce passe-temps est devenu un mode vie, économique et écologique. Puis, des années plus tard, une activité professionnelle pour cette amoureuse de la brocante.
Lorsqu'elle rembobine la pellicule de sa vie, Magalie Le Floch se revoit petite, feuilletant les revues art déco de sa maman ou non loin d'un établi. "Fille ou garçon, on nous autorisait à toucher aux outils", se souvient-elle. "J'étais déjà sensible à la création. Lorsque mes copines couraient les magasins, je courais les brocantes".
"Bulle d'oxygène"
En vendant les meubles de sa maman à la suite du décès de cette dernière, les clients de Magalie Le Floch ont apprécié ses créations : " Ils attendaient une suite. Ça a fait son chemin et j'ai pris la décision de faire découvrir ma passion et vendre ", confie celle qui décrit ses créations comme " Une bulle d'oxygène qui m'a aidée à sortir de cette situation difficile".
Dans son travail, Magalie Le Floch utilise des méthodes anciennes : "Je souhaite valoriser une qualité de travail que peu de gens ont conservée, pour ne pas que ça finisse au grenier". Ponçage, traitement, réparation, l'artisane en est convaincue : "Si on veut arriver à un résultat d'une jolie patine, il faut préparer son mobilier avant".
Prendre confiance
Magalie Le Floch, aidée par ses fils, est présente sur les réseaux sociaux. Sa page Instagram est une vitrine de son atelier : " J'ai une clientèle de fidèles, mais aussi des gens qui me découvrent sur les réseaux et viennent de loin. Ça fait chaud au cœur. C'est surprenant quand vous avez si longtemps travaillé dans votre coin. Sans cela, vous ne prenez pas forcément confiance en vous. Tous ces témoignages donnent envie de continuer".
Toujours en quête de nouvelles idées, la mère de famille s'adapte à son emploi du temps et quelques ennuis de santé. Ainsi, elle peut pratiquer sa passion et faire perdurer la mémoire du savoir-faire qui réside dans le mobilier.
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