Quel est le point commun entre Roland Guérin et Michel Bédier ? L'un et l'autre se connaissent de longue date. Le comice agricole et la passion de l'élevage ; leur activité professionnelle passée les ont rapprochés. Michel Bédier, 82 ans, est agriculteur à la retraite à la ferme La Grange Dorée à Craon, où il vit depuis l'âge de 11 ans.
Aujourd'hui, il lui arrive encore de donner un coup de main à son fils, qui a repris l'exploitation. C'est plus fort que lui. Quand on aime... Les animaux sont toute sa vie. Il a élevé des bovins de race Maine Anjou (aujourd'hui Rouge des Prés), des chevaux également.
« Les temps ont changé »
« Le fils a continué avec la race à viande Blonde d'Aquitaine. » Michel Bédier est connu à Craon. « Depuis 1966, je suis membre du comice agricole », déclare le retraité, qui en a été le vice-président pendant une vingtaine d'années.
Il se souvient : « J'étais exposant à une époque. Enfant, j'y allais avec mon père. »
L'ancien éleveur se rappelle, dans les années 1960-1970, « les 150 bovins qui fréquentaient alors le comice agricole, dont 130 de race à viande. On venait pour vendre des reproducteurs. Les temps ont changé. À présent, ça n'a plus rien à voir ; à l'ère des ordinateurs, tous les animaux sont classés, fichés avec la génétique, observe Michel Bédier. Et puis, il y a beaucoup moins de races à viande - moins rémunérateur - que de races à lait. On a une cinquantaine de bovins présents. » Pour autant, le comice agricole reste un repère : « Il permet de comparer nos animaux. Et cela apporte un peu à la foire commerciale de Craon, en octobre. »
Compagnons de route
Michel Bédier prête main-forte aux organisateurs du comice agricole. Avec son acolyte Roland Guérin, il participe au montage des chapiteaux et des chaînes. Roland, 87 ans, est entré dans le comice il y a cinquante-trois ans. Ex-contrôleur laitier de métier, à la retraite il a vu arriver « les pies noires au comice ». Il a été secrétaire de l'association de 1995 à 2015. « J'ai toujours aidé. Je ne sais pas dire non. » Il affirme n'avoir « que des bons souvenirs ».
Michel Bédier se rappelle le jour où « une vache était rentrée dans un magasin, tranquillement. Heureusement, pas de dégâts ».
Roland a toujours noué une relation privilégiée avec la nature : « Mon jardin, c'est mon oxygène. » Il y consacre ses journées.
Roland et Michel ont obtenu la médaille du Mérite agricole dans les années 1980. Le trophée des Craonnais complètera-t-il cette distinction ? Le verdict tombera vendredi 26 janvier à l'occasion de la cérémonie des vœux du maire.
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