Après la fermeture de l'école de Mée à la rentrée 2023, c'est une deuxième école qui est menacée d'être supprimée de la carte scolaire dans le sud-ouest mayennais, à la rentrée de septembre.
En effet, la petite école rurale de La Rouaudière va définitivement fermer ses portes.
Dix élèves seulement
« Je n'appelle pas ça une fermeture car ce n'est pas la volonté du maire, mais une délocalisation car c'est la décision de l'inspection d'académie », explique Thierry Juliot, maire de La Rouaudière.
« Je vais être assez méchant, mais clairement c'est la suite logique de la mauvaise compréhension des parents. Certains vont scolariser leurs enfants dans d'autres écoles aux alentours, malgré les services tels que la garderie ou encore la cantine qu'on met en place, sans compter les agents. »
L'édile avait prévenu : « On avait organisé des réunions publiques, fait passer le message dans le conseil d'école, etc., mais ça a été compliqué. On a démarré cette année scolaire à huit élèves dans la classe unique (maternelle à CE2), puis dix avec l'arrivée de petits, mais il y a deux séparations qui ont fait qu'on a perdu quatre enfants. Jusqu'à douze enfants, l'inspection d'académie fermait un peu les yeux, mais là, maintenant, ce n'était plus possible. »
Aussi l'inspection d'académie avait rendu visite aux enfants et avait constaté que sur les huit élèves, « il n'y avait qu'un garçon, et pour son bien-être ce n'était pas non plus le meilleur. Même la maman envisageait de le changer d'école pour qu'il soit avec d'autres garçons ».
Vers Saint-Aignan-sur-Roë
Thierry Juliot explique : « Cela faisait trente ans qu'on était dans le viseur. Avec les derniers chiffres d'enfants scolarisés, c'était devenu inévitable. » Surtout que la démographie et la natalité sont décroissantes depuis des années.
L'édile prévient : « Je compte bien payer la scolarité des enfants dont les parents ont joué le jeu de l'école locale, pas les autres. » Il continue : « Des jeunes se sont installés en espérant profiter de l'école, à cause d'autres ils ne le pourront pas. »
Que faire du bâtiment ?
Thierry Juliot va « délocaliser » son école vers Saint-Aignan (là où sont déjà partis ses CM1-CM2 en 2018), qui est en RPI avec Saint-Michel-de-La-Roë et Brains-sur-les-Marches.
Se pose désormais la question du devenir du bâtiment appartenant à la municipalité et qui abrite aussi la bibliothèque. « La municipalité gère déjà l'église, dont le beffroi du clocher menace. On tremble à chaque coup de vent. On a aussi le manoir et ses couchages. Ce bâtiment nécessite aussi des travaux et souffre d'un manque de chauffage, et maintenant l'école qu'on devra entretenir avec personne dedans si ce n'est la bibliothèque. On va entamer une grande réflexion. »
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