Jeudi 15 février, ils étaient nombreux dans le public à lever la main lorsque Xavier Chauvelon, animateur pour France Bleu Mayenne, a demandé s'il y a des personnes dans la salle, confrontées indirectement ou directement au suicide. À l'issue de la représentation du spectacle Fragile, proposé par la Compagnie Étrange été et le Labo du Garoulet, à la salle de la Charmille à Arquenay, des représentants de l'association Main tendue, du collectif COPS 53 (Collectif pour la prévention du mal-être et du suicide) et de Solidarité paysans 53 se sont ainsi présentés et ont pu échanger sur des problématiques liées à la santé mentale et au suicide.
Depuis dix-neuf ans
Créée en 2005, Solidarité paysans 53 est une association départementale qui compte aujourd'hui une quarantaine de bénévoles et qui accompagne une soixantaine de familles d'agriculteurs et agricultrices en Mayenne, confrontées à différentes difficultés.
Le but est ainsi de déculpabiliser les personnes dans leurs difficultés humaines, sociales (deuil, séparation), professionnelles, financières (dettes), élaborer des solutions pour le redressement d'exploitation ou son arrêt, utiliser des possibilités de négociations avec les banques, organismes professionnels agricoles ou instances judiciaires (avec des tables rondes, par exemple).
« On est formés pour agir en prévention du suicide, si on est proche du geste. Il y a toujours un mal-être quand on est appelés, c'est un cri de détresse à chaque fois. »
En binôme
Jean-Paul Géré, bénévole pour l'association, prend l'exemple du film Au nom de la terre avec l'acteur Guillaume Canet et tourné en Mayenne.
« On a vécu un certain nombre de situations comme celles très bien représentées dans le film. » L'accompagnement se fait par deux animatrices ou des bénévoles qui sont agriculteurs en activité ou à la retraite. « Quand les gens nous appellent, on est un binôme et ils mettent donc tout à plat et ça les décharge, ils peuvent se confier », poursuit Jean-Yves Rousselet, membre du conseil d'administration. Pour des raisons de confidentialité, les bénévoles n'interviennent jamais chez une connaissance.
Plus d'appels
Les trois hommes constatent que, de manière générale, les agriculteurs ont du mal à parler de leur mal-être, de leur souffrance, notamment chez les hommes. « C'est souvent les femmes qui décrochent le téléphone pour nous parler, précisent-ils. On a des groupes de travail mais aussi des groupes de parole mixte (homme et femme) mais aussi que pour les femmes. »
Avec le récent contexte de mobilisation agricole, une recrudescence des appels a été observée depuis janvier. « On a un voire deux appels par semaine. On a créé un groupe technique d'échange avec les éleveurs laitiers qu'on accompagne. »
Pratique : Gratuit. Informations et contact au 02 43 69 90 32 ou au 07 72 17 97 64.
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.