En Bretagne et dans les Pays de la Loire, les échecs sont une pratique courante, même au niveau scolaire. Dernièrement, le 7 février, avait lieu le championnat départemental d'échecs à Craon. La Mayenne compte quelque 500 licenciés en clubs, dont trois quarts de jeunes, et des animateurs adultes qui interviennent auprès des écoliers et des collégiens afin de les initier. C'est le cas de Denis Flandrin, 60 ans.
Avec ses 1 700 points, il est 10e au classement général. « Je m'accroche. » Denis s'entraîne beaucoup, sur Internet pour perfectionner le côté tactique du jeu, « en compétition, il y a plus acharné que moi », avoue-t-il.
« Ils adorent ça »
Denis Flandrin se déplace dans un rayon de 30 km autour de Craon, dans les établissements scolaires, les centres de loisirs, les médiathèques, et même à la maison d'arrêt à Laval. Adhérent du club L'Échiquier, formé d'une trentaine de joueurs - le plus petit des neuf clubs mayennais - il apprend, notamment, aux enfants à jouer, dès la grande section de maternelle, avant le perfectionnement. « Ils adorent ça. » Au fil des séances, des années, il retrouve les mêmes élèves. « On a des retours, certains s'inscrivent en club. »
Les échecs ont des vertus pédagogiques reconnues. « Cela apprend à se concentrer, à réfléchir avant d'agir et à assumer ses erreurs. Cela force à respecter l'adversaire, à évaluer une position donnée, à développer le calcul mental. Ceux qui jouent aux échecs sont issus de tous les milieux. Si on est d'une classe aisée, cela apprend l'humilité. La seule hiérarchie aux échecs, c'est la force du jeu. »
Dans certains pays comme l'Arménie, l'Espagne, les échecs sont inscrits dans les programmes scolaires. « En France, on y viendra un jour. » Pour lui, ça lui a apporté dans la vie. « J'ai découvert les échecs à l'âge de 14 ans grâce à un camarade de collège. Cela m'a ouvert aux autres, de faire un peu de liens, de canaliser une certaine agressivité. Par la suite, j'ai rencontré des gens intéressants. »
Ingénieur à la base
Originaire de Rouen, Denis Flandrin vit en Mayenne, et les trois quarts du temps à Craon, où réside sa compagne. De formation ingénieur chimiste, il a travaillé dans diverses usines de produits cosmétiques et pharmaceutiques, pendant trente ans, à Agen et à Castres. « J'étais à la technique (investissements, travaux, financements, etc.). J'ai été muté dans l'Orne. Ça ne se passait pas très bien. »
En 2015, il décide de changer d'activité. Passionné d'échecs, il s'est formé comme animateur. « J'ai passé les diplômes fédéraux d'initiateur et d'animateur à Montpellier et à Lyon. Et j'ai ensuite commencé mes interventions. »
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