Situé à proximité de l'ancien Champ de foire, rue Lecercler à Château-Gontier, l'Ehpad, centre des personnes âgées Saint-Joseph (CPA), avec ses 188 lits, vieillit et ne présente plus les conditions optimales d'accueil, comme s'en était offusqué, il y a peu, le mari d'une résidente. À 40 ans, il n'est plus aux normes ; les huisseries, le clos et le couvert sont à revoir.
Un prix d'hébergement dissuasif
Éric-Alban Giroux, le directeur du centre hospitalier du Haut-Anjou, qui gère la structure, l'admet. « Oui, le monsieur a raison, a fortiori pour son épouse on a tous envie du Taj Mahal. Il faudrait reconstruire le CPA Saint-Joseph. Le lieu a été trouvé : la Ballastière, sur le terrain à proximité de la future maison de santé. Cela ne pose pas de problème. En sous-sol il n'y a que des déchets inertes du passé. » Le chiffrage a été fait : 30 millions d'euros. « Cependant, avec la flambée des prix des matériaux, le projet dépasse les 40 millions. »
De fait, le prix d'hébergement s'envole : « Le résident devrait débourser environ 100 € par jour. Actuellement, on est à 55 €. C'est déjà difficile. Dans les hôtels, on ne trouve plus à se loger en deçà de 70 à 75 €. » Éric-Alban Giroux se veut réaliste : « Qui peut s'offrir une chambre à 100 € par jour en Ehpad ? Ce serait même scandaleux. On est en négociation avec l'Agence régionale de santé et le Département pour rehausser leur niveau de subventions, mais ils ont leurs limites. Comme chacun sait, le quoi qu'il en coûte (au temps de la Covid) est fini. »
Le projet de construction d'un nouvel Ehpad est au point mort. « Restructurer le CPA Saint-Joseph ? interroge le directeur. Non, avec les nouvelles normes, ce n'est pas possible. Il faut tout démolir et reconstruire. » L'actuel CPA Saint-Joseph ne présente « aucun risque du point de vue sécurité ; il n'est donc pas question de le fermer ».
Histoire d'un legs
Dans le Haut Anjou du 9 avril 2021, il était fait mention du legs d'une ancienne résidente du CPA Saint-Joseph, Félicité Ferdinandi, ancienne agricultrice, décédée à 97 ans, en 2018, qui avait légué ses biens à l'établissement, soit 919 895 € revenant à l'Ehpad géré par le centre hospitalier du Haut-Anjou (CHHA), parce qu'elle « n'a pas de descendant, pas de famille éloignée », expliquait le conseil de surveillance de l'hôpital. Cette somme servira à « des dépenses d'investissement pour améliorer les conditions d'accueil des personnes âgées ». Une succession n'est jamais simple. « On est en procès depuis trois ans », confie Éric-Alban Giroux, le directeur du CHHA. Le testament a été contesté. Le legs permettrait de réduire le coût journalier d'hébergement « de 100 € à 97 € par jour ». Le prix journalier en Ehpad resterait trop élevé.
Garantir une fin de vie digne
Le problème auquel est confronté le CPA Saint-Joseph est « une tendance. Un Ehpad a une durée de vie de trente ans. Qui plus est, il faut bien une prise en charge de la dépendance. Or jusqu'en 2035, le papy-boom s'accentuera. Alors comment le gérer ? interroge Éric-Alban Giroux. Quelle fin de vie digne proposer ? Notre modèle sociétal est tourné vers la jeunesse (l'avenir), il a oublié les aînés (le passé) ». Et de conclure : « Les y a qu'à, faut qu'on, je voudrais bien les voir. Ce n'est pas si simple. »
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