L'Épicerie d'Sandrine parcourt 150 km environ par semaine, dans les communes de Juvardeil, Baracé, Tiercé, Étriché, Marigné, Thorigné-d'Anjou près du Lion-d'Angers, Montreuil-sur-Loir, Brissarthe, et Contigné. Et peut-être bientôt la verrez-vous à Châteauneuf-sur-Sarthe. C'est en réflexion. Avec sa camionnette remplie de produits alimentaires de première nécessité, Sandrine Reiss, la commerçante, va à la rencontre des habitants peu ou pas véhiculés, notamment les personnes âgées. Lundi 4 mars, sur le parking du foyer logement à Tiercé, les retraités sont allés vers la camionnette se ravitailler.
" Les clients sont au rendez-vous ", se réjouit Sandrine Reiss, qui s'est lancée dans le commerce ambulant, le 11 décembre 2023, après avoir réalisé un bilan de compétences.
Au contact des gens
" J'ai voulu prendre mon indépendance, créer du lien social, poursuit-elle. Je me suis aperçue que les personnes âgées ont besoin de rester chez elles, d'être autonomes pour faire leurs courses ". Partant de ce constat, Sandrine a acheté illico presto sa camionnette et du matériel de réserve. " J'achète et revends des produits de base ", indique l'habitante de Tiercé. " Ce nouveau métier me plaît. Je suis au contact des gens. Je rentre le soir, chez moi, avec le sourire, lâche Sandrine. C'est drôle, quand j'étais enfant, je voyais l'épicier et le boulanger venir au village vendre leurs produits. Il faut croire, que la profession revient à la mode ".
À 41 ans, cette mère famille de deux enfants, a été plusieurs fois obligée de changer de métier. Originaire de Martigné-Ferchaud, après son apprentissage (CAP - BEP) vente, elle est arrivée au Super U à Segré, en 2000. " J'étais responsable de rayon en magasin. " En 2001, à Tiercé, elle est caissière pour la même enseigne de distribution. En 2006, elle subit la vague de licenciements. " Ça a été un crève-cœur. J'aimais ce que je faisais. " Sandrine se reconvertit dans le bâtiment ; elle est jointoyeuse en plaquisterie. Au bout de quatre ans, elle s'installe en auto-entrepreneuse. Mais elle est rattrapée par la crise du secteur en 2012 : " Mes clients fermaient. J'ai dû arrêter fin novembre 2013. "
Une reconversion réussie
Après une pause de trois ans à élever son deuxième enfant, la voilà en Ehpad en tant qu'agent de soins hospitalier en 2016. " Cela m'a plu ", confie celle qui fait partie de Sourires partagés à Tiercé, l'association qui lutte contre l'isolement des personnes âgées. " Malheureusement, j'ai dû cesser parce que mon bras droit a lâché (payant les années de jointoyage). J'ai été reconnue travailleuse handicapée. Il a fallu penser à autre chose. D'où ma reconversion en 2022, et le défi relevé de passer de mon permis de conduire pour monter mon commerce ambulant. "
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