Ils étaient environ 300 dans les rues de Château-Gontier, samedi 23 mars, pour manifester contre l'extension de la carrière Lafarge.
Cette mobilisation était organisée à l'initiative de l'association Sud Mayenne en transition. Elle visait à s'opposer à l'agrandissement de la carrière exploitée par la société Lafarge depuis plus de vingt ans, au niveau de la route de Craon, sur les territoires de Château-Gontier, Marigné-Peuton et Prée-d'Anjou.
Soutenue par le président du Pays de Château-Gontier, également maire de Château-Gontier-sur-Mayenne, Philippe Henry, cette opposition repose sur plusieurs arguments dont la sauvegarde de la ressource en eau (une nappe phréatique est située sur le site).
Sauver l'eau et la nature
Des personnes d'horizons différents étaient réunies pour suivre le cortège au travers de la ville. Pour Raymonde Bourgeais : "L'eau c'est essentiel, ainsi que la conservation des espaces naturels. Il ne faut rien lâcher."
Plus loin, Nelly Audouin était venue de Chemazé. "Nous en avons eu connaissance par la presse, avec des arguments pour protester, sachant que les collectivités ne sont pas d'accord. Quelle est la valeur ajoutée de cette extension pour le Sud-Mayenne ?" interroge-t-elle.
Alain Dubois avait un slogan : "Lafarge, ton projet prend l'eau !" Christian Renou, venu avec son épouse de Saint-Fort, avait le sien : "Le grain de sable contre la goutte d'eau."
"Être collectif"
Comme beaucoup de manifestants, Alain Dubois ne comprend pas l'attitude de la préfecture qui a autorisé l'extension. "Quel intérêt ? Démolir 13 hectares de bois, une zone humide, 50 hectares en tout."
Étienne, agriculteur, venu en voisin de Maine-et-Loire, estime qu'il s'agit d'un combat sans frontière départementale. "Pour l'eau il n'y a pas de frontière, nous faisons partie de la Mayenne angevine. Quel est ce besoin de toujours bétonner ? En agriculture paysanne, on peut se passer de béton. Et nous sommes là aussi pour rappeler la loi ZAN, Zéro artificialisation nette, qui doit réguler les infrastructures. On suppose que Lafarge va tout faire pour payer des dérogations. L'enjeu serait de réunir autour d'une table ronde les syndicats, les ONG, les associations... Il faut être collectif."
Delphine Gouy, adjointe à Daon, était mobilisée pour représenter sa commune.
Manque de cohérence
Elle estime que les positions de la préfecture, représentation locale de l'État, manquent de cohérence avec la loi.
"On demande plus de cohérence entre l'État et la préfecture. Pourquoi voter des PLU, des Plans locaux d'urbanisme, si la préfecture va à leur encontre ?"
À l'issue de cette marche, Philippe Henry a reçu plusieurs participants.
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