Jeudi 4 avril, à la salle des fêtes, 85 enfants des deux écoles, de niveau CM1-CM2, ont posé leurs questions à une dizaine d'aînés de Quelaines qui ont vécu la guerre.
Une initiative de la municipalité et de Christine de Pontfarçy, adjointe, qui a retrouvé des témoins.
Yvonne Renard, Daniel Aubert, Simone Lancelin, Marie-Jo Minzière, Marc Fournier et d'autres ont raconté leurs souvenirs, non sans émotions.
« On ne se rendait pas compte que la guerre arrivait car les parents ne parlaient pas, il n'y avait pas d'info et pas de journaux », explique d'entrée une aînée.
Les enfants avaient préparé des questions et ont appris beaucoup de choses. - Thomas Clavreul
« C'était l'affolement »
Un homme qui n'avait alors que quelques années, qui habitait à Houssay à l'époque, lui, se souvient des « Allemands qui réquisitionnaient des chevaux pour tirer leurs canons. Mon père en avait trois, mais l'une était borgne, alors c'est celle-ci qu'il leur a amenée. Fallait être malin à l'époque. »
Les larmes arrivent pour cette femme qui, jeune, habitait à Laval près du pont d'Avesnière. « J'avais 11 ans. J'ai vu la maison où j'étais née brûler sous mes yeux après qu'une bombe incendiaire est tombée dessus, alors que c'était le pont juste à côté qui était visé par le bombardier américain. C'était l'affolement. On ne savait plus où aller. On a dormi plusieurs nuits dehors. On est partis chez le frère de mon père à Quelaines avec ce qu'on avait. Mon petit frère n'avait que 3 ans. Je m'en souviens comme si c'était hier. Je revois les images et les reverrai jusqu'à la fin de ma vie. Aujourd'hui, j'ai encore peur qu'une guerre éclate, car on sait ce que c'est. »
Une autre ose à peine dire le nom de Hitler devant les enfants et demande même si elle a le droit.
Preuve que la guerre les a profondément marqués.
Dormir dans les fermes
Les aînés expliquent les rationnements alimentaires ; les femmes et enfants qui travaillent dur dans les fermes pour compenser le départ de leur mari « mais ceux qui avait cinq enfants, comme mon père, étaient épargnés et restaient » ; les nuits d'angoisse - « d'ailleurs les habitants du bourg allaient dormir dans les fermes en campagne » - et la Libération en août 1944 : « On est sortis de l'école et on s'est dirigés vers la place de l'église où on a vu un homme planter le drapeau bleu blanc rouge. »
Les anecdotes défilent. « Vous savez, un Allemand dormait chez ma grand-mère. Lui comme bien d'autres ne voulaient pas être là. Tous les soirs, je l'entendais pleurer car il avait une fille de mon âge. Quand il me voyait, ça devait la lui rappeler. »
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