Pas facile d'être élus quand vous devez faire face à un collectif de riverains qui demande davantage de sécurité - ce qui a conduits la municipalité à installer des panneaux d'interdiction de passage aux engins agricoles - et des agriculteurs en colère qui contestent cette décision.
Camions oui, tracteurs non
À l'initiative de Sébastien Houdin, de Marigné, une délégation d'agriculteurs de Marigné mais aussi Cherré, Sœurdres et Chenillé a exprimé sa colère jeudi 11 avril.
« On nous interdit le passage dans le centre bourg avec nos engins agricoles », expliquent les agriculteurs.
Ils doivent désormais emprunter un chemin plus loin pour éviter de passer dans le bourg « mais il n'est pas aux normes, pas assez large, pas goudronné, etc. Quand on s'engage dedans on ne voit pas si quelqu'un vient en face ».
D'autres font remarquer que s'ils empruntent la déviation par le chemin, « on ne peut pas rentrer dans nos champs car il n'y a pas de quoi tourner ! »
Les agriculteurs ont fait valoir leur besoin et demandes aux élus qui font face aussi à un collectif de citoyens qui ne veut plus de tracteurs en centre-bourg afin d'améliorer leur sécurité. - Thomas Clavreul
Ce qui les énerve aussi, c'est que si leurs engins agricoles sont interdits, « les camions de la carrière plus loin ont, eux, le droit de passer dans le centre bourg ».
Les agriculteurs pestent contre « ces habitants qui veulent habiter à la campagne mais sans les tracteurs. On nous dénigre encore ! Qu'ils aillent vivre à Angers ou Avrillé ces gens-là ! »
Les agriculteurs ont aussi peur que d'autres communes emboîtent le pas et prennent ces interdictions.
L'insécurité évoquée
Véronique Langlais, maire déléguée, Jachy Chiron et Stéphane Brichet, élus, ont échangé avec les agriculteurs et expliqué les raisons de la mise en place de ces panneaux.
« Il y a quatre ans, le 2 septembre 2020, un collectif de la rue Max-Richard (la rue principale qui traverse le bourg, NDLR) a dénoncé l'insécurité et demandé la déviation des tracteurs et camions ».
Les élus expliquent que la rue principale n'a pas de trottoirs et que « des enfants se retrouvent à hauteur des roues des engins. On ne veut pas attendre un drame pour intervenir ».
Il est aussi évoqué les accrochages avec les voitures dans ces rues étroites.
Véronique Langlais continue : « Comme c'est une départementale, on s'est concertés avec le conseil départemental sur comment gêner le moins possible tous les usagers de cette route. »
L'idée de déviation vers le chemin a été évoquée.
Une réunion publique a aussi eu lieu après une campagne de tracts aux habitants pour annoncer la réunion. Peu d'agriculteurs sont venus et aucun ne s'est manifesté ensuite, font remarquer les élus.
Au final, l'option d'envoyer les engins agricoles vers le chemin a été validée « mais pas les camions, car leur fréquence de passage et leurs tonnages auraient détruit le chemin ».
La commune a investi 3 000 € dans les panneaux d'interdiction.
Un arrêté non permanent ?
Véronique Langlais indique que lors de la réunion publique il a été émis la possibilité pour les agriculteurs de demander un arrêté non permanent qui leur permettrait de passer tout de même par le bourg à des dates précises. « C'est entre avril et octobre qu'on a besoin de passer principalement », soit sept mois sur douze. Pas sûr que le collectif soit d'accord.
« C'est encore de la paperasse à faire tout ça ! » s'insurge un agriculteur.
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