Les retraits forcés de Maryline Lézé, maire des Hauts-d'Anjou, aux postes de vice-présidente, désignations et représentations, le 28 mars, vont laisser des traces longtemps.
Estelle Bastard, la maire déléguée de Champigné, s'était indignée : « Vous avez évincé celle que nous avons élue et rayé la commune la plus importante de la CCVHA. » Ce ressentiment s'est exprimé au conseil communautaire des Vallées du Haut-Anjou, au Lion-d'Angers le 11 avril dernier.
Un ancien préfet
Il y était question de désigner un référent déontologue, comme le prévoit la loi. « Celui-ci a pour mission d'apporter tout conseil utile aux élus, a expliqué Étienne Glémot, président de la CCVHA. Ses missions sont exercées en toute indépendance et impartialité [...] Le référent déontologue est tenu au secret et à la discrétion professionnelle pour tous les faits et informations dont il a connaissance. »
En l'occurrence, c'est Raphaël Le Méhauté, 69 ans, d'origine bretonne, qui a été proposé comme référent déontologue. « Il a l'expérience et les compétences requises. »
Exerçant actuellement comme avocat, dans le passé il a exercé les fonctions de préfet, de secrétaire général du comité interministériel de prévention de la délinquance et de magistrat administratif à Nantes et à Rennes.
« Son expérience de la sphère publique, notamment locale, sera particulièrement bénéfique », estime Étienne Glémot. Le référent déontologue recevra une indemnité pouvant atteindre 80 € par dossier.
« Il a écarté Les Hauts-d'Anjou »
Au moment du vote, Maryline Lézé a pris la parole : « Nous ne pouvons pas faire confiance à l'avocat qui a été conseillé puisqu'il a écarté Les Hauts-d'Anjou des Vallées du Haut-Anjou. » Elle s'est étonnée : « Pourquoi aller chercher quelqu'un de Saint-Brieuc ? On votera contre. » Cette position a excédé Yamina Riou, maire d'Erdre-en-Anjou : « Quel que soit le vote qu'on a eu le 28 mars, je suis désolée, on n'a pas écarté la commune des Hauts-d'Anjou. Je ne peux laisser dire ça. Et on ne va pas rentrer dans ce jeu d'opposer systématiquement Les Hauts-d'Anjou aux Vallées. » Michel Thépaut, élu des Hauts-d'Anjou, a objecté : « C'est pourtant le ressenti des habitants. » Yamina Riou a exhorté « les élus des Hauts-d'Anjou d'expliquer aux habitants ». Étienne Glémot a temporisé : « Ce vote ne me pose aucun problème puisque, le 28 mars, c'était à bulletin secret. Quant au référent déontologue, il est de notre région. »
Raphaël le Méhauté est donc devenu le référent déontologue de la CCVHA. Neuf élus ont voté contre. Estelle Bastard a précisé : « Ce n'est pas un vote contre la communauté de communes. »
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