Samedi 27 avril 2024, un groupe de personnes provenant du Choletais est venu visiter le musée de l'ardoise à Renazé (Mayenne) car l'un des membres a baigné dans les ardoisières. Grâce à ce musée, il souhaite faire découvrir à ses amis l'histoire à laquelle sa famille a contribué. Ses grands-parents et parents ont en effet travaillé dans les ardoisières.
Une lignée de mineurs
« Ma grand-mère paternelle, Eugénie, a travaillé comme fendeuse à Renazé, à la suite du décès de son mari, afin de payer sa maison à Renazé », explique Jean-Claude Jouin, aujourd'hui à Cholet, à l'initiative de l'organisation de cette visite.
Son grand-père maternel, Eugène, était fendeur d'ardoise également sur la butte de Longchamp à Renazé.
« Il travaillait sous un tue-vent pour se protéger. Une dure vie de labeur qui ne l'a pas empêché de vivre jusqu'à 93 ans. »
Agent d'entretien et secrétaire
Son père était agent d'entretien à Renazé.
« Ce service assurait la sécurité des ouvriers par l'entretien des outils de production, des cages de descente. C'était un métier à risque car pour changer les câbles sur la cage, ils se retrouvaient à cheval sur une poutre avec le vide en dessous. J'ai d'ailleurs le souvenir d'une nuit où la cage du puits de secours s'est mise en travers et ils furent bloqués. »
Sa mère, Ginette Jouin, était secrétaire aux ardoisières de l'Anjou, plus spécialisée dans les commandes de l'ardoise. « Elle en connaissait tous les modèles. »
Son frère, Michel Jouin, a aussi travaillé à l'entretien au fond à Misengrain (Segré), de 1979 à 1985.
Jean-Claude, lui, n'a pas rejoint l'ardoise, mais « j'ai eu la chance de descendre dans le puits de Longchamp. Vivre une journée avec les mineurs, manger avec eux, assister aux tirs de mine pour extraire les blocs d'ardoise, ce sont des moments gravés dans ma mémoire ».
Puis Misengrain et Angers
Mais en 1975 ce fut l'arrêt de la mine des ardoisières d'Anjou à Renazé.
« Pourtant notre ardoise était de bonne qualité et sans pyrite. Mais l'arrivée de l'ardoise espagnole, moins chère, avait détrôné la nôtre. Avec l'arrêt de l'exploitation de Renazé tout le matériel est resté au fond de la mine. L'arrêt des pompes a engendré l'inondation de la mine. Un désastre que mon père n'a jamais accepté. »
Il continue : « Comme l'ensemble du personnel, maman fut mutée à Misengrain près de Noyant-la-Gravoyère et papa a rejoint le bureau d'études à Angers. Il travaillait avec M. Michel, ancien directeur des ardoisières de l'Anjou à Renazé et un ingénieur afin de concevoir une machine à fendre l'ardoise. Celle-ci a été présentée au Pays de Galles, en Belgique et en Espagne. »
Son père a ensuite rejoint Misengrain en tant que responsable du service entretien (ATMC).
« Toute une vie dans l'ardoise avec ses joies et ses drames. Quand dans la classe nous entendions le sifflet du puits de la mine retentir trois fois nous savions qu'un drame s'était produit, comme ce jour où trois jeunes mineurs furent écrasés par un bloc qui s'était détaché de la voûte. »
Pratique : Le musée est ouvert le samedi aux groupes qui réservent en amont. Pour cet été, le musée sera ouvert du mercredi 3 juillet au samedi 31 août, du mercredi au dimanche de 14 h 30 à 18 h 30 (le samedi uniquement sur réservation). Il faut compter deux heures de visites et les tarifs sont de 5,50 € pour les adultes et 3 € pour les enfants. Avant l'ouverture estivale, il y a la fête de l'ardoise le dimanche 5 mai à partir de 10 h, organisée par l'association des Perreyeurs mayennais.
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