Au moment des questions diverses, en fin de séance du conseil municipal, Anne Danjou, élue de la minorité, a questionné Geneviève Coquereau, maire de Segré-en-Anjou-bleu (Maine-et-Loire), au sujet du projet de lotissement du Pont de l'Argos à Sainte-Gemmes-d'Andigné.
« Quelles ont été exactement les réponses du préfet ou de ses services au sujet du risque d'inondation ? Le projet de logements pour familles et de logements domotisés pour seniors est-il toujours d'actualité ? S'il ne l'est plus, un nouveau projet immobilier est-il en cours de réalisation et si oui, sur quelle surface ? » a-t-elle demandé.
Ce à quoi, au terme de son intervention, Geneviève Coquereau répondra : « Le projet de Maine-et-Loire habitat au Pont de l'Argos ne verra pas le jour. »
Des incohérences
En juin 2023, Anne Danjou avait pointé du doigt une « incohérence entre les niveaux de crues » par la comparaison entre l'Atlas des inondations de 2005 et la modélisation du plan de prévention des risques d'inondation (PPRI) de 2009. « La parcelle est entièrement inondée dans l'Atlas et partiellement dans le PPRI », expliquait-elle à l'époque. La conseillère avait indiqué avoir échangé avec les services de l'État en leur demandant de prévenir la mairie et Maine-et-Loire habitat, le bailleur social, « si les éléments apportés remettaient en cause la construction du lotissement ».
Des mois plus tard, la maire de Segré-en-Anjou-bleu a donc fait le point sur ce dossier. « Nous, nous travaillons avec le PPRI, précise-t-elle. Le seul document opposable pour une collectivité. Nous ne travaillons pas avec l'Atlas. »
L'élue raconte avoir rencontré le directeur de la DDT (Direction départementale des territoires) et lui avoir exprimé son « mécontentement » au sujet des différences entre les deux documents. Elle a relu les courriers envoyés par ces derniers : « Mes services ont pris connaissance d'une erreur manifeste. » Elle a rencontré le préfet de l'époque, Pierre Ory, qui a reconnu également cette « erreur manifeste » estimant qu'il convient à terme « de modifier le PPRI afin que celui-ci soit en cohérence avec le niveau de risques effectif des secteurs concernés ».
« L'équilibre n'est plus viable »
S'en est suivie une rencontre avec Maine-et-Loire habitat. « L'équilibre de l'opération n'était plus spécialement viable », reprend la maire. Elle a donc proposé au directeur de Maine-et-Loire habitat de suspendre l'opération.
« On les a remerciés en leur disant que ce n'était pas la peine de continuer. » Elle a rappelé un autre projet à Sainte-Gemmes-d'Andigné, celui du lotissement des Jardins. « Nous sommes très avancés, nous avons fait une réunion publique. Nous avons pris en compte les remarques des habitants » liées aux sens de circulation.
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