L'Union de Miré, qui a plus de 100 ans, forte de 65 membres, s'active pour faire aboutir un dossier : « La rénovation de notre jeu car à cause de problèmes d'humidité elle a besoin d'être refaite », expliquent les membres du bureau de l'Union.
Ce problème « nous empêche d'organiser des concours ouverts, seuls des concours internes ont lieu ».
La municipalité a bien conscience de la nécessité de le rénover et l'a déjà inscrit dans son budget, bien consciente que la société est devenue un lieu de maintien de lien social, là où les bars ont fermé.
S'ouvrir en conformité
La société centenaire innove toujours pour favoriser ce lien avec, depuis septembre 2023 et jusqu'en mars 2024, une opération inédite : « Chaque premier dimanche du mois, des dégustations d'huîtres et de charcuterie pour attirer les habitants et leur faire découvrir notre jeu ont été proposées. Une trentaine de personnes venaient. On espère ainsi attirer de nouveaux joueurs. »
L'Union, située en cœur de village, est une institution qui offre de multiples services : « Quand la salle du club des aînés a été rénovée, c'est ici que les personnes âgées se sont réunies. Quand il y a eu des grèves à l'école, c'est ici aussi qu'on a accueilli les élèves. Quand on organise un concours de pêche, c'est ici qu'on termine », énumère Brigitte Olignon, maire.
Un lieu indispensable donc, d'autant plus important que « depuis quatre à cinq ans le bar est fermé », souligne l'édile.
Cinquante et une conventions signées
Alors, la signature du label Cœur de village tombe bien.
Et elle s'inscrit pleinement dans la culture d'ouverture de l'Union.
« Nous avons signé 51 conventions tripartites (sociétés, Villes et fédération nationale de boule de fort) en Maine-et-Loire, souligne le président de la fédération, Philippe Guémard, de Candé. Cela permet de se mettre en conformité avec la réglementation de ces sociétés privées ouvertes aux personnes extérieures qui lors d'enterrements, par exemple, ouvraient déjà leurs portes. Le label Cœur de village marche très bien où cela a été institué. Des rendez-vous sont instaurés et permettent de créer du lien entre habitants. »
Objectif : un ministère
Six départements en France proposent des sociétés de boule de fort (dont deux n'ont qu'un seul club : Mayenne et Indre-et-Loire).
Le président estime à 18 000 joueurs.
« Ces Cœurs de village sont un début à notre structuration. Ils nous permettent de nous mettre aussi en conformité car lors de la période covid, on a vu que, par département, le traitement des sociétés n'était pas le même au niveau des préfets. On souhaite donc harmoniser. Il y a également un gros travail à réaliser auprès des parlementaires car on espère aussi se rapprocher d'un ministère », annonce Philippe Guémard.
Ce n'est pas celui des sports qui est visé « car cela obligerait à mettre en place des licences (contre des cartes, actuellement plus simples à gérer même si elles sont source tout de même de doublons), des certificats médicaux et même par rapport à la loi Evin, ça pourrait être un frein. On vise donc plutôt le ministère de la Culture et du Patrimoine car nos sociétés et jeux sont inscrits dans le patrimoine immatériel de la France. »
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