Les photos, les cahiers et autres carnets de notes de sa scolarité à Segré ont été perdus dans les déménagements. Mais les souvenirs de Line Simon, domiciliée à Laval, sont intacts. Elle a appris les savoirs fondamentaux à Bourg-Chevreau. Le groupe scolaire fête cette année ses 60 ans. « En maternelle, j'étais dans la petite école derrière la mairie de Segré. Après, j'ai fait toute ma scolarité à Bourg-Chevreau. La primaire était en face du gymnase. »
Les sœurs, figure d'autorité
« Quand j'y étais, les sœurs n'enseignaient plus. Elles n'étaient plus très nombreuses », explique Line Simon. Elles n'étaient plus chargées des apprentissages mais les sœurs faisaient toujours figure d'autorité. « Elles passaient dans les couloirs et lorsqu'on les croisait et qu'un papier traînait par terre, elles nous faisaient signe de les ramasser. On ne la ramenait pas. »
Les sœurs apprenaient des chants ou encore la couture aux élèves, à cette période. Line est restée de 1966 à 1979 au sein de l'école. Dans ses souvenirs, « qui reviennent en en parlant », peu de noms. « Ça fait longtemps, je ne me rappelle plus. » Mais un revient, sans aucune hésitation : celui de sœur Jean : « Elle était autoritaire mais juste dans ses propos et ses actes. J'étais plutôt respectueuse, introvertie, sœur Jean avait toujours une oreille bienveillante. »
« Prenez la porte »
« Des anecdotes, il y en a, mais comme dans tous les collèges. Un jour, le prof de physique avait renvoyé un élève. Il lui avait dit "prenez la porte". L'élève avait vraiment pris la porte. Il fallait oser », raconte l'ancienne élève en riant.
« Un jour, le surveillant général est allé voir ma maman car il cherchait des familles d'accueil pour savoir si l'on pouvait accueillir les élèves exclus de l'internat car ils avaient trop fait la fête. Ils étaient renvoyés temporairement du dortoir mais pas de l'école. »
Bénédiction du pape
« On est partis en vacances en Espagne et en Italie encadrés par des sœurs et des prêtres avec un arrêt obligatoire à Lourdes. Nous avons visité la résidence d'été des papes. Le Pape, à l'époque, était Paul VI. Il nous avait donné la bénédiction à la fenêtre. »
Mai 68
Line Simon avait 8 ans, lors des manifestations de mai 68. « On n'en parlait pas du tout. À Blaise-Pascal, il y avait des grèves. Nous, on était barricadés, on ne pouvait pas sortir, on était protégés. » Le portail qui descendait vers le centre équestre était fermé. Cette protection n'a pas empêché la fillette de s'intéresser au mouvement. « Mais j'estimais que ma place était à étudier. »
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