En 1939-1945, plusieurs enfants de Puteaux dans les Hauts-de-Seine sont venus séjourner à La Pouëze (Maine-et-Loire), commune déléguée d'Erdre-en-Anjou, près du Lion-d'Angers, sans oublier l'écrivain, philosophe père de l'existentialisme, Jean-Paul Sartre, et Simone de Beauvoir, philosophe romancière auteur de L'Invitée et Le Sang des autres, mais aussi des anonymes, comme Louisette Guillot qui revient régulièrement sur place, chez sa cousine Christiane Berthelot.
Fuir les bombardements
Louisette Guillot, 86 ans, raconte. " Je suis née à Nantes, où nous vivions avec mes parents, pas très loin du port. Je suis l'aînée, j'ai eu deux petits frères. En 1939, mon papa, Pierre, a été mobilisé à Caen. Il a demandé à ses parents, qui habitaient La Frionnaie, à La Pouëze, de recueillir sa femme, Augustine, et ses enfants. " Plusieurs séjours ont concerné cette période noire de la Seconde Guerre mondiale : " La première fois, je suis venue toute seule. Mon papa a été démobilisé le 15 août 1940. Je suis retournée à Nantes. En septembre 1943, sous la menace des bombardements, les autorités exigeaient que les enfants scolarisés quittent la ville. " Louisette se souvient : " Retour à La Frionnaie, puis dans le bourg, rue de la Barre. Nous étions logés dans une pièce et un débarras. J'allais à l'école du Sacré-Cœur où je me suis fait des copines, certaines réfugiées comme moi. Mon papa était routier et transportait du pétrole pour approvisionner les hôpitaux ou les boulangeries. Dans un premier temps, il garait son camion-citerne à côté de l'église, ce qui a soulevé des protestations par peur d'explosion, ensuite il le stationnait dans un champ à La Lande. "
" C'est la terre de mes ancêtres"
Louisette habite toujours à Nantes (Loire-Atlantique) et c'est important pour elle de revenir à La Pouëze : " C'est la terre de mes ancêtres et j'ai encore de la famille, notamment Christiane, qui a la gentillesse de me loger. Je revis d'autant mieux cette période de ma vie que nous n'avons récupéré notre logement nantais qu'en février 1947 car il avait été réquisitionné par les Allemands. La guerre apporte bien des tourments. Je souhaite vraiment aux générations actuelles et futures de ne plus connaître ces drames, vive la paix. "
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