Sorti la première fois en 1978 aux éditions Robert Lafont, le best-seller Bye Bye Geneviève, de Geneviève Dubosq ou Duboscq (nom modifié pour signer son livre), a été réédité le 11 avril 2024 par sa fille Stéphania Troszezynski-Dubosq, vivant à La Bazouge-de-Chémeré (Mayenne), aux éditions Salvator. Dans cet ouvrage, la mère de Stéphania raconte ce "jour le plus long" survenu en pleine Seconde Guerre mondiale, à Sainte-Mère-Église (Manche), alors qu'elle était âgée de 11 ans.
"Mes grands-parents Maurice, garde-barrière, et Germaine, ma mère Geneviève et son petit frère Claude vivaient sur la ligne de chemin de fer Paris-Cherbourg au niveau du passage à niveau 104", explique Stéphania.
Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, alors que la météo donnait lieu à "une nuit épouvantable", Geneviève vit tomber du ciel des premiers parachutistes américains, chargés de s'emparer du village de Sainte-Mère-Église.
"Un officier éclaireur parachutiste est tombé sur la voie. Il est entré dans leur maison et a demandé à mes grands-parents s'ils étaient amis ou ennemis avant de demander à mon grand-père où étaient les positions allemandes." En parallèle, d'autres parachutistes déportés par la météo finissent leur chute dans les marais qui bordaient la maison. C'est alors que la famille de Geneviève Dubosq décide de porter secours aux GI's. Au total, 350 soldats sont sortis de flotte.
"Bye Bye Dgenevi"
Le titre Bye Bye Geneviève est donc un clin d'œil à la phrase que les GI's ont lancé lors de leur départ à Geneviève, ou "Dgenevi", comme ils l'appelaient. Dans ce contexte, elle découvrait la guerre et ces grands garçons qui mâchaient du chewing-gum et riaient comme des gosses.
"En 1977, on a appris que la maison de mes grands-parents allait être abattue par la SNCF. J'ai dit à ma mère d'écrire l'histoire de cette maison. Elle l'a fait et je lui ai dit de la publier. Quand elle a commencé à écrire, elle s'est rendue à la librairie de Sainte-Mère-Église pour demander des documents ou des livres qui parlaient de l'histoire de la construction de la ligne 104."
Peu de temps avant, Philippe Jutras (vétéran américain devenu sénateur) rencontre Geneviève à la librairie en question où elle se documentait pour écrire le livre. "Il lui a révélé que des soldats américains la recherchaient depuis trente-trois ans pour la remercier", raconte Stéphania.
Retrouvé, le père de Geneviève, Maurice, a été décoré de la Valor Medal par les anciens combattants (America's Legion) de la 82e Airborne Division, surnommée "America's Guard of Honor".
Stéphania et sa mère Genevière Dubosq (photo transmise). - Photo transmise par Stéphania Leroy.
Légion d'honneur
Le 10 octobre 1981, Geneviève a reçu la Légion d'honneur. "On estime entre 100 000 et 150 000 ventes aux éditions Lafont pour ce livre." Ce qui a permis à Geneviève de participer à des émissions télévisées ou radiophoniques comme Apostrophes avec Bernard Pivot ou encore Radioscopie avec Jacques Chancel.
Geneviève Dubosq a vécu plus tard à Saulges, puis à Chémeré-le-Roi et Laval. "Ma mère est décédée en 2018 à l'âge de 85 ans après avoir lutté contre la maladie d'Alzheimer pendant plus de vingt ans", a écrit sa fille Stéphania dans l'avant-propos de la nouvelle édition de Bye Bye Geneviève. "Son cœur se briserait aujourd'hui en découvrant qu'à moins de trois heures d'avion de Paris, d'autres femmes, d'autres enfants meurent sous les bombes et connaissent les destructions et la désolation. J'ai voulu faire cette réédition en hommage à maman, à ces petits soldats et aussi pour transmettre la mémoire." L'occasion aussi de marquer le coup lors du 80e anniversaire du Débarquement.
Pratique : Disponible en librairie et sur Internet. Prix : 20 €.
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