Le passage de la flamme olympique le 29 mai 2024 en Mayenne a été l'occasion pour les travailleurs de la Protection de l'enfance d'exprimer leur colère face à la réorganisation du service voulu par le Conseil départemental.
"Nous travaillions le jour du passage de la flamme, donc la veille nous sommes allés accrocher affiches et poupons pour symboliser les difficultés que connaît notre métier", explique le collectif de travailleurs de la Protection de l'enfance qui s'est créé récemment.
Bien sûr, les différents services en place, très présents au moment du relais et avant, ont eu le temps de décrocher les diverses poupées et affiches pour que le passage se fasse sans heurts.
"Une réorganisation ultra-violente"
Les travailleurs sociaux ont tout de même réussi à interpeller les populations locales.
"Nous souffrons d'une réorganisation de services voulue par le Conseil départemental, mais sans réelle concertation avec nos chefs de service, même si le Conseil départemental s'en défend. Les décisions ont été prises uniquement par des politiques en méconnaissance totale de notre métier."
Elle est "ultra-violente à tel point qu'à un moment 60 % des travailleurs étaient en arrêt", indique un autre "car on n'a pas de réponses à des questions liées aux suivis des familles et aux enfants, mais on nous en fait en parlant budget et économies".
Cette réorganisation prône notamment "une obligation d'intégrer une antenne solidarité. Mais notre travail repose sur un travail d'équipe qui sera sacrifié".
Aussi, elle "ne facilitera pas le maintien des fratries", "les familles auront plusieurs interlocuteurs", "les retours à domicile seront plus compliqués"...
Ils soulignent que, selon eux, le pôle autonomie dédié aux jeunes de 16 à 21 ans qui évite des "sorties sèches sera dissous" tout comme celui dédié aux parents isolés avec enfant de moins de 3 ans. "Ce dernier est censé être remplacé par un centre parental, mais il ne se fera pas."
L'équipe dédiée aux placements éducatifs à domicile "sera éclatée" et le pôle visite médiatisé entre parent et enfants avec présence d'un professionnel "sera quasiment supprimé, avec une seule personne qui sera donc débordée".
"Le bateau coule"
On se souvient aussi que lors du passage d'Édouard Philippe à Méral, en février 2024, un habitant avait offert un dossier à l'ancien Premier ministre et à Christelle Morançais, la présidente de la Région, sur la politique de Protection de l'enfance menée par le Conseil départemental. L'homme leur avait dit : "Le bateau coule."
Une délégation de travailleurs de la Protection de l'enfance avait aussi déboulé en pleine séance de conseil départemental, en mars 2023.
Dans ce même conseil départemental, la majorité et l'opposition se déchirent.
Le collectif rassemble désormais près d'une centaine de personnes.
"L'intérêt de l'enfant, notre préoccupation essentielle"
Contacté, Olivier Richefou, le président du Département, a indiqué "ne pas souhaiter réagir à de tels actes. Le moment venu, nous communiquerons sur l'intérêt de l'enfant qui est notre préoccupation essentielle".
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