Leur projet est né en 2020 sur un constat : les biodéchets sont trop souvent enfouis ou incinérés. Anne-Sophie Bréhin, ex-chargée de communication, et Maxime Hautbois, ex-chauffeur poids lourd, cherchent des solutions de valorisation, couplées « à une envie profonde de se rapprocher de nos valeurs ». D'où la naissance des Pieds sur terre, entreprise de gestion et valorisation de biodéchets en compost pour l'agriculture locale et durable, en février 2021.
Du compost pour agriculteurs
« Nous proposons des solutions adaptées aux besoins des producteurs de biodéchets. » Ils interviennent en Mayenne, sur la communauté de communes de Châteaubriant Derval en Loire-Atlantique, celle de l'Anjou bleu communauté en Maine-et-Loire. « En tant que membre du réseau national Compost In Situ, nous créons un maillage de territoire cohérent avec les autres structures locales des Pays de la Loire. »
Anne-Sophie Bréhin, guide composteur, et Maxime Hautbois, maître composteur, collectent les biodéchets dans des bacs roulants de 120 litres ou 530 litres, à la semaine, à la quinzaine ou au mois, issus des cuisines scolaires, d'Ehpad, après un diagnostic. « Les bacs sont pesés, vidés, triés, parce qu'on retrouve parfois des choses qui ne devraient pas y être (vaisselle, emballages, etc.) avant la mise en compostage. »
Installés provisoirement à La Chauvinière à Pommerieux (Mayenne), ils ont transféré leur activité, fin 2023, aux Hauts-Boulais à Bouchamps-lès-Craon (Mayenne) près de Craon, dans une ancienne exploitation de lapins, avec six tunnels de 5 000 m2 « sur un site à réhabiliter ». Sont utilisés trois tunnels pour le process de compostage. « Les trois autres seront dédiés aux nouveaux projets (coproduits, stockage...). 90 % à 95 % du compost sont revendus aux agriculteurs, le reste aux paysagistes et particulier. Depuis le mois de janvier, on a quinze nouveaux clients par mois. »
De septembre 2021 à janvier 2024, 90 établissements ont été accompagnés, près de 400 tonnes de compost épandues sur les terres d'une dizaine d'agriculteurs bios. « 15 000 personnes ont été sensibilisées au tri à la source. »
Besoin de végétaux
Les Pieds sur terre emploie quatre personnes soit 3,8 équivalents temps plein. « L'activité se développe ; on a besoin de beaucoup de déchets verts. On pourrait aménager une plateforme en stabilisé dans un champ. »
De fait, les associés travaillent avec les paysagistes, élagueurs, collectivités pour « capter les végétaux sur le territoire ».
L'entreprise fait son nid dans l'économie circulaire, tout en étant bien accompagnée par les organismes. « Les acteurs du territoire sont contents de nous trouver » pour résoudre la problématique de la gestion des biodéchets, depuis l'application de la loi au 1er janvier 2024.
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