Victoria Klotz a grandi en Lorraine. Elle a passé son enfance au bord de la Meuse. " Mon éducation à l'environnement s'est faite au contact de la vie paysanne, des activités de pêche et de chasse. Mon terrain de jeu, c'était la rivière et la forêt. " Après les Beaux-Arts de Toulouse, elle est retournée vivre à la campagne " en installant mon atelier dans le piémont pyrénéen. Un choix de qualité de vie, et aussi un besoin fondamental". Elle vit à Bagnères-de-Bigorre. " Ma vie professionnelle est donc très mobile. "
Les Hôtes du logis à Gontierama
L'artiste expose Les Hôtes du logis dans le cadre de Gontierama, organisé par le centre d'art contemporain Le Carré à Château-Gontier (Mayenne). Au Jardin des senteurs quai d'Alsace-Lorraine, ses œuvres s'offrent à la vue de chacun. Les Hôtes du logis de Victoria Klotz, une œuvre de 2013, " voyage régulièrement dans des villes en France. Le titre fait référence au caractère commensal des espèces animales représentées. Ce sont des animaux (sculptés au couteau dans une mousse polymère) qui viennent chercher le gîte ou le couvert à proximité de l'habitat humain ".
L'installation met en scène une dizaine d'animaux (un renne, une cigogne, une otarie, un lémurien, etc.) surplombant les passants depuis des chaises et des tables surdimensionnées. Ces sentinelles alertent sur l'état du monde : " Nous sommes dans une situation critique avec l'effondrement de la biodiversité [...] Cette crise nous oblige à être optimiste, à être inventif [...] L'Homme est relativement déconnecté de la nature. Jusqu'ici la culture hégémonique est plutôt urbaine, d'ailleurs beaucoup de ruraux vivent à la campagne avec des goûts et des réflexes urbains. Mais je sens que ça évolue."
Victoria Klotz constate que " depuis que je travaille sur le sujet, je vois que de plus en plus d'artistes opèrent un retour à la nature. Les intellectuels se sont saisis de cette question. Les gens en général expriment aussi une grande attente de "nature". On le voit dans les loisirs, dans le tourisme ". Mais elle insiste sur le fait que " la reconnexion, ce n'est pas seulement un imaginaire ou un savoir... Notre problème c'est la peur de la nature. Il faut travailler sur l'émotionnel, sur l'expérience. Retrouver un lien paisible".
" Ma plus grande joie dans la vie, c'est la rencontre d'un animal "
Victoria Klotz l'affirme : " Ma plus grande joie dans la vie, c'est la rencontre d'un animal. J'ai un chien, qui m'accompagne partout. " Militante de France nature environnement, elle est aussi impliquée dans des collectifs de défense de la forêt, de la montagne. " Je suis aussi adhérente d'une association de pêche. J'essaie de créer du lien entre les tenants de l'écologie politique et les acteurs de la ruralité, dont je suis. "
L'homme n'est pas irremplaçable, laisse-t-elle entendre : " Quand nous rendons un territoire inhabitable pour notre espèce, d'autres espèces y trouvent un intérêt. Pensons à Tchernobyl. De même nos mégalopoles, que je trouve personnellement inhabitables humainement, sont investies par des animaux qui y trouvent leur compte. Le vivant est très créatif ! " En lien avec les JO, Victoria Klotz exposera à Aubervilliers. " Ce sera une sculpture en bois. Un animal très sportif ! "
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